26 juin 2008

J'ai signé...


Alors t’as signé ? t’as pas encore signé ? non, tu vas pas signer ça quand même ? tiens, tu signes plus ? allez, signe !

C’est incroyable ce que le Parti Socialiste peut se transformer à l’approche de chaque congrès en une schtroumpf parti géante dans laquelle chaque « schtroumpf » est remplacé par « signe ». A croire que cela devient l’activité principale de toute une masse de militants d’un seul coup autocentrés sur leur propre avenir, souvent individuel, parfois collectif.

Et bien, puisqu’il faut schtroumpfer, schtroumpfons.

Moi, j’ai schtroumpfé la contribution de Pierre Moscovici, que l’on peut lire sur http://www.besoindegauche.net/

Rien d’étonnant, me direz-vous… Tout jeune militant (bon d'accord encore plus jeune), j’étais dans les réseaux jospinistes du Mouvement des Jeunes Socialistes avec deux amis d’importance pour moi (Maxime des Gayets et Sarah Proust). Puis, j’ai croisé, comme beaucoup, le chemin de Socialisme et Démocratie et fort logiquement participé à la campagne en interne pour l’investiture de DSK, malheureuse, on ne le sait que trop. Et puis, sans lui, la suite a continué, la réflexion aussi, la conviction toujours et des nouveaux militants nous ont rejoints. Et je suis resté ces dernières années à défendre ces mêmes positions, cette même vision de la société et cette même conception de l’action publique.

Aujourd’hui, donc je schtroumpfe pour Pierre Moscovici, avec toutes ces personnes qui dans un parcours politique personnel comptent car nous menons avant tout une aventure collective. Je pense à Max, Sarah, Flo, Patrick, Jean-Philippe, Sandrine, MP, Mao, Danièle et plein d’autres.

Mais je schtroumpfe surtout parce que cette contribution est particulièrement claire.

Elle est avant tout claire dans ses objectifs : celui de construire un socialisme nouveau, du 21ème siècle, de revisiter nos analyses et nos outils de travail sans sacrifier pour autant notre vision de la société, de mettre en adéquation notre talent avec un monde qui a évolué profondément dans les faits et dans les têtes.

Elle est ensuite claire sur son identité politique : ce texte défend plus que jamais la nécessaire relance de l’Union Européenne en donnant des pistes concrètes. Il propose l’avènement d’un état social avec une action qui ne soit plus correctrice mais anticipatrice afin d’aboutir à l’égalité réelle. Un modèle de développement est promu avant tout fondé sur une prise en compte du développement durable. Et enfin, une part très importante est accordée à l’affirmation de notre attachement au combat pour plus de démocratie et de libertés individuelles.

Elle est également claire sur ses intentions: celui de remettre le parti au travail. Depuis notre sombre défaite de 2002, nous n’avons de cesse de dire que notre faute n’a pas été sur la personne, ni même sur la campagne, encore moins sur les images, mais avant tout sur une défaillance de notre offre politique qui n’avait pas vu le 21ème siècle venir à grands pas. puisque les dernières années ont peut être permis au Parti d’évoluer un peu mais ont surtout abouti à Ségolène Royal, il est donc aujourd’hui tant de se mettre au travail véritablement, de sortir les tables, les chaises, de reprendre langue avec les syndicats, les associations, les spécialistes et de faire revenir la réflexion collective (et non plus de courant) dans ce parti qui a pour but de diriger la France, et un peu l’Europe.

Elle est du coup claire aussi sur son calendrier : nous sommes dans un congrès, il y a donc un calendrier, des moments, des lieux, pour les débats, les choix de positions idéologiques et les choix de personnes. Et il y a après des moments précis pour les choix des candidats. Aujourd’hui, la question posée aux militants n’est pas de savoir quel sera leur candidat de dans 4 ans, mais bien de savoir ce que nous voulons lui faire porter. Sachons quelle est la pièce avant de mettre en scène. Aujourd’hui, nous abordons les idées et nous contribuons au débat. Demain, nous choisirons celui qui animera notre collectif et fera mener la réflexion. Enfin, nous choisirons le meilleur, celui qui aura le plus amené et le plus prêt à donner. Il y a donc bien aussi ici une question de personnes, c’est évident, mais on ne leur demande pas les mêmes choses. Toute autre forme de faire est illogique et tend à présidentialiser le parti plus qu’à le responsabiliser.

Et, elle est enfin claire sur sa vision du parti : nous n’avons pas rien vécu ses dernières années. Mutation des mouvements sociaux, évolution des pratiques et des référentiels militants, processus de désignation en interne fondé quoiqu’on en dise sur une ouverture plus grande de notre parti avec les « adhérents à 20 euros »,… Aujourd’hui, on ne vit plus à gauche comme hier. Et on ne choisit plus à gauche comme hier non plus. Le texte présenté par Pierre Moscovici avance l’idée de primaires. A l’italienne ? A l’américaine ? non, pas forcément, le contour reste encore à définir. Mais des primaires tout simplement pour valider notre candidat par tout le peuple de gauche, pour créer une dynamique collective, pour justifier et rendre logique et serein nos rapports avec les autres formations. C’est cette évolution de la pratique qui est une des originalités les plus flagrantes de la contribution.

Voilà. Voilà quelques éléments qui ont fait que j’ai schtroumpfé cette contribution… et que je vous invite à en faire de même !

www.besoindegauche.net

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Je ne dirai plus "non, je n'ai pas la télévision chez moi", je dirai "non, l'ORTF n'a pas accés à mon domicile".

L'annonce de la nomination du président de France Télévision par le Président de la République et non plus par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel fait vraiment peur.

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Il y a 5 ans aujoud'hui, j'ai craqué et je ne le regrette pas... Je t'aime.

17 juin 2008

Et 7 qui font 346 743...


Il est des rues dans lesquelles on vit, dans lesquelles on ne fait que passer, des rues qu’on évite… et des rues où l’on disparaît.

La rue des Gravilliers, la rue Au Maire font partie de ces rues qui peu à peu développent les mêmes caractéristiques que le triangle des Bermudes.

Hier soir, j’étais avec une grande partie des élu-e-s du 3ème ardt au commissariat de la rue aux Ours afin de tenter d’obtenir la libération d’un parent sans papier arrêté l’après-midi même rue des Gravilliers. Arrivés sur place, nous apprenons qu’il ne s’agit pas d’un mais de 7 sans papiers qui ont été interpellés au même moment dans la même rue… et bien sûr sur la même réquisition préfectorale et pour le même motif : ne pas avoir eu la bonne idée d’accompagner de papiers dûment en règles une vie de famille épanouie, laborieuse, tournée vers l’éducation d’enfants nés ici.

Coachés par Patricia Brebion, notre élue active au sein de RESF, nous sommes donc restés à plusieurs dans le hall du commissariat jusqu’à l’arrivée de Pierre Aidenbaum. Honneur au Maire oblige, ce dernier a pu avoir accès à des documents que ni Camille Montacié, adjointe au maire de Paris, ni moi, conseiller de Paris, n’avions pu obtenir. Par son biais également, nous avons pu remettre des documents concernant l’intégration de cette famille (certificats scolaires,…) qu’à l’origine les officiers refusaient de nous prendre…

Le lendemain, la mobilisation a continué. Une mobilisation active devant l’école de la rue Brantôme, où est scolarisé la petite fille du parent arrêté. Une mobilisation plus sourde de la Mairie a été menée où j’ai envoyé de nombreux textos vers mes contacts de la préfecture…

Tout cela a payé car nous avons pu obtenir la libération de Monsieur. Mais au passage nous avons appris la libération de 3 autres personnes dans d’autres arrondissements pour les mêmes raisons : attaches familiales très fortes. Ce qui signifie donc qu’hier après midi toute la Ville de Paris a été le lieu d’une grande chasse à l’homme et que à n’en pas douter elle aura porté malheureusement ses fruits…

Ses fruits ? donner du chiffre, donner du corps à l’identité nationale, donner de la consistance à toute une classe politique qui deshumanise, qui montre du doigt, qui harcèle toute une partie de notre population, de notre histoire, de notre future.

Derrière cela, il y a cependant une autre réalité : celle du coût dépensé (12 à 22 000 euros dépensés par expulsion) qu’il faut remettre en perspective de notre problème de démographie, de la perpétuelle mixité de notre population, de tout ce qu’apporte ces gens à notre économie et aussi, tant qu'à faire, des Droits de l'Homme.

Peut être qu’un dîner entre Madame Lagarde, qui veille à notre pouvoir d’achat, avec Monsieur Hortefeux, qui veille à notre identité, pourrait arranger les choses…

16 juin 2008

Pour le mandat unique


Ce week end a été lancé au sein du parti socialiste un appel pour le mandat unique des parlementaires.

Une fois de plus, dira-t-on, une pétition de principes qui sera signée par des gens qui l’oublieront bien vite… Sauf que non, parce que pour une fois cette pétition s’adosse à un article du Parti Socialiste, le 6.11, qui permet, suite à une récolte de signatures suffisantes, d’organiser un référendum militant pour changer nos règles de vie collective.

Donc, depuis ce week end, est ouverte la chasse aux signatures afin d’en finir avec les cumulards (à Gauche du moins) qui laisse trop souvent les bancs vides quand il y a tant à faire.

Je vous invite donc à signer ce texte sur : pourlemandatunique.net

Et puisque nous parlons de bancs institutionnels, aujourd’hui, le Conseil de Paris tient séance. Trois délibérations concernent le 3ème ardt. Un dossier validant des passations de marché d’études concernant le futur chantier d’aménagement des halles, une autre délibération relative à des modifications de convention de marché pour la Caisse des Ecoles et enfin un dernier dossier concernant le transfert d’une partie d’immeuble fraîchement racheté à la SGIM pour en faire du logement social. Cette délibération est notable car en achetant un cinquième d’un immeuble, nous montrons que le secteur diffus peut être un nouvel outil à utiliser pour atteindre nos objectifs de financement du logement social. En l’occurrence, il s’agit d’un immeuble situé à cheval sur la rue Blondel et Sainte Appoline. Ce sera 8 logements de plus.

Sur l’Europe, sur l’Irlande, sur le non, sur l’abus de Guiness… le résultat, bien que prévisible, est décevant. Un contexte de crise, d’avancées du libéralisme, de tensions sociales a été refusé, dénoncé, repoussé sans même que le texte proposé ait été lu. Mais j’en veux à certains, là-bas comme ici, d’avoir utilisé ce contexte pour créer leur espace politique, canaliser les frustrations, au mépris du projet historique de la construction européenne. Une vision de l’action politique bien éloignée de l’éthique que nous devons adopter quand on est élu…

13 juin 2008

Ne pas confondre voirie et SDF


Fin de semaine… Moment de détente autour de quelques noix de cajou en regardant des photos et en pensant à ce qu’il va y avoir à faire la semaine prochaine… Conseil de Paris lundi, des réunions avec les services, des permanences,… Franchement, vivement que les premiers mois du mandat, nécessaires aux rencontres et aux prises de contact, passent pour pouvoir avoir plus de temps afin de se poser, de réfléchir, d’envisager des projets, de percevoir des futurs besoins, de construire un peu plus concrètement…

Et puis, mon regard divague et se pose sur le TéléObs et sur un article sur une émission sur les personnes âgées…. On y parle de la maladie d’Alzheimer, de la maltraitance, de la dépendance, de l’isolement, du niveau de vie… Et rien sur nos vieux dans la rue.

Rien sur la population SDF qui survit, mais pour qui un an est l’égal de deux années. C’est dans la rue, ça pue, ça nous gêne donc on n’en parle pas.

D’ailleurs, c’est bien simple, les établissements pour personnes âgées, c’est minimum 60 ans alors même que dans la rue, on devient plus tôt plus vieux… ll y a bien des établissements spécialisés dans la dépendance qui en accueillent plus jeunes, mais de ce fait, puisque l’entrée du projet social n’est pas la stabilisation mais l’aide à l’invalidité et à la dépendance, la différence d’âge rend malaisées les missions de la structure car pas adaptée.

Il y a donc bien des choses à faire, on le voit bien, en matière d’innovation sociale pour trouver des lieux où les SDF âgés pourraient venir se reposer, se poser, aller et venir, s’installer, redevenir plus que trois lettres majuscules.

Car on me dira ce qu’on voudra, jamais, je ne croirais à la théorie de ceux qui avancent le fait qu’ils ont choisi la rue et qu’ils y sont bien. Ce serait tout simplement nier à l’Homme sa capacité et sa vocation à vivre et à s’émanciper en société.

C’est pourquoi j’ai commencé à proposer à l’équipe municipale du 3ème de mettre à disposition des services sociaux de la Mairie de Paris un immeuble pour y créer une résidence pour SDF vieillissants. J’espère que je serai suivi sur ce point. D’autant que nous avons déjà un immeuble destiné à devenir une structure sociale mais pour lequel nous n’avons pas encore de projets définis.

Par ailleurs, quand on se penche sur ce genre de sujet, on se rend vite compte qu’il y a un vrai retard dans les mentalités pris par notre société. Ok, les SDF, ça dérange, ok, les SDF, ça empêche parfois de passer sur un trottoir, ok, les SDF, ça peut gueuler un peu la nuit. Mais ce sont avant tout des êtres humains et on ne peut pas envoyer une pétition contre leur présence comme on enverrait une pétition pour dire que les rues sont sales, ou alors on a déjà commencé à bien mal définir la saleté, et là, j’ai dû rater quelque chose. Et oui, vouloir régler un problème de présence de SDF, ça passe par la mobilisation des maraudes, la mise en place d'une coordination avec les services municipaux et de la police, l'explication aux riverains, la prise de contact nocturne, gagner leur confiance, trouver celui d’entre eux qui pourra entraîner les autres, réussir à faire qu’un d’abord vous suive puis retourne dans la rue et enfin revienne vers vous, et alors là, on a gagné car on en a sauvé un. Et on peut passer aux autres. Mais cela prend plus de temps que d’installer une poubelle… Mais ça vaut peut être le coup, non?

L’occasion de saluer les équipes du Samu Social et de la Mie de Pain, entre autres, qui font un travail vraiment magnifique.

La Mie de Pain


Le Samu Social

01 juin 2008

Laissez-les vivre ici!



Des parrainages républicains ont eu lien vendredi dernier à la Mairie du 3ème Arrondissement, habitude prise depuis 1995 et les premières lois iniques contre les immigrés sans papier sur notre territoire.

A cette occasion, j’ai parrainé la famille D... - F... arrivée en France en 2003 quelques temps avant la naissance de la première de leur première fille, P... Hébergée depuis dans un hôtel meublé, accompagnée par une association d'aide aux migrants, la famille s’est agrandie au fil des années avec la petite G... Aujourd’hui, ces deux enfants sont scolarisés dans une école publique du 3ème ardt.

N’S... et M... G..., les parents, ont fui l’Ouganda et le régime politique de Museveni.

Aujourd’hui, ils travaillent et élèvent leurs enfants, ils ont appris à aimer notre ville et ils y ont développés un réseau de solidarité ce qui a permis à cette famille d’être aussi parrainée par un habitant du 3ème ardt qu’elle connaissait déjà !

Il y a juste bien sûr qu’ils n’ont pas de cartes de séjours… et que pour P... et G..., c’est tous les jours l’angoisse de retourner vivre dans un pays qu’elles n’ont jamais connu… Quand l'approche de la majorité est une attente trop longue pour tous les jeunes, elle est pour eux le moment où elles deviennent un gibier pour les autorités.

Cette angoisse, on la comprend. Car à chaque fois que l’on entend parler d’arrestations, c’est toujours avec des méthodes honteuses rappelant sans conteste les chasses à l’homme : à la sortie des écoles, lors de voyages scolaires, au bureau des préfectures, en allant à des cérémonies de parrainages républicains,… bientôt directement à la sortie des hôtels meublés où, trop nombreux, on les entasse ?

Et si on les laissait vivre ici, tout simplement, puisqu’ils ont commencé et que franchement on ne s’en était pas rendu compte ?

www.educationsansfrontiere.org

Journée des Reconstructeurs dimanche. Beaucoup, beaucoup de monde.

Et cela a fait du bien de voir celles et ceux qui pendant longtemps se sont opposé-e-s sur la base d’offres politiques différentes se retrouvaient pour discuter, débattre, échanger et avancer peut-être ensemble à un moment : Aubry, Fabius, Montebourg, Cambadèlis,…

C’est la suite logique des analyses qui ont été tirés de nos défaites successives de 2002 et 2007 : nous avons perdu car notre fond idéologique était dépassé et cela concerne le PS dans son ensemble. C’est donc le parti qui doit être remis au travail afin de proposer collectivement une alternative crédible à Sarkozy.

Je soutiens cette démarche car je ne veux pas que l’on règle ce qui nous fait perdre à coup de personnalités qui se voudraient incontournables et que je veux pas enfermer mon parti dans un rôle présidentialiste poussé à l’extrême avant que nous n’ayons un projet crédible à proposer à nos concitoyen-ne-s.

Chaque chose en son temps…

www.lesreconstructeurs.net