26 février 2009

Disparition de Pierre Castagnou


Communiqué de Presse des élus socialistes parisiens

"C’est avec une grande émotion et beaucoup de tristesse que nous, élus du groupe socialiste, radical de gauche et apparentés, avons appris le décès de notre collègue et camarade Pierre Castagnou, Maire du 14ème arrondissement.

Conseiller de Paris depuis 1983, et élu Maire du 14ème arrondissement en 2001, Pierre a su mettre sa générosité et son sens de l’écoute au service de tous les Parisiens.

Président de la RIVP depuis 2006, il était très investi dans la politique du logement de notre ville, mais également dans le domaine de l’emploi ou de l’insertion des jeunes.

Elu passionné, homme de conviction - il était adhérent du PS depuis 1975 - il avait fait de l’amélioration de la vie quotidienne des habitants du 14ème arrondissement sa priorité. Il aura mené son combat jusqu’au bout, à nos côtés, avec une dignité et un courage qui a forcé l’admiration de tous.

Nous tenons à rendre hommage à cet homme politique hors pair, humble, et profondément humain, ainsi qu’à l’ensemble de son action dont l’empreinte marquera à coup sûr le 14ème arrondissement et Paris. Et nous assurons à sa famille et ses proches tout notre soutien, notre affection et notre solidarité."

24 février 2009

Les socialistes du 3ème et l'économie sociale et solidaire


Hier soir, les socialistes du 3eme arrondissement se sont réunis autour de Seybah Dagoma, adjointe au maire de Paris chargée de l’Economie Sociale et Solidaire afin de découvrir ce secteur souvent méconnu de l’économie.

Souvent méconnu et pourtant si présent. Quelques chiffres… 2,1 millions d’emplois sur toute la France, 21000 coopératives, plus d’un million d’associations, 2000 mutuelles et 2110 fondations. Trois principes : « un homme, une voix, peu importe son capital », l’impartageabilité des fonds propres de la structure, des excédents en grande partie non redistribuables. Des principes qui aujourd’hui devraient être mis en avant pour lutter contre les comportements déviants de certaines de nos entreprises et qui ont entre autres précipité la crise.

Après un brillant exposé fait par Seybah Dagoma sur les actions qu’elle compte entreprendre dans la mandature afin de développer ce secteur et de s’appuyer dessus pour favoriser l’insertion des plus précaires, un débat s’est engagé dans la salle.

Il a été rappelé la différence qu’il faut faire entre l’économie sociale et l’économie solidaire, l’un ayant une forme précise, l’autre étant un secteur d’activité précis. Personnellement, je ne suis pas convaincu de cette différenciation tant l’évolution de ces domaines montrent des interpénétrations grandissantes : des entreprises solidaires fondées sur les principes de l’économie sociale, et des entreprises sociales (du style SCOP) qui officient dans l’économie solidaire alors que cela n’est en rien une obligation.

Une intervention a mis également en avant la difficulté de récolter les premiers fonds. Effectivement, comme on le comprend, il ne faut pas compter sur l’économie sociale et solidaire pour rentabiliser un investissement dans une vision capitalistique ! Donc motiver des particuliers pour constituer un premier capital n’est pas chose aisée.

J’ai pour ma part montrer ma crainte face à une évolution incontrôlée et très récente de ce secteur d’activités. En effet, avec plus d’un million d’associations, un emploi de l’économie sociale et solidaire sur deux dans ces structures et 40% de ces emplois voués à des actions sociales, éducatives, sanitaires, de services à la personne, nous sommes en train de créer un marché du travail particulier, une forme de « parapublic » ou de délégation du service public fortement dépendant des financements nationaux et européens.

Or, force est de constater que les financements nationaux diminuent de mois en mois et que la volonté de l’Union Européenne est de diviser par 10 le nombre de structures gestionnaires d’établissements parapublics. Ce qui se traduit par des structures impossibles à monter, comme le Plan Local d’Insertion dans l’est de Paris, ou par des financements de plus en plus dur à trouver, comme pour bon nombre de structures du 3eme qui comptaient beaucoup sur ces structures.

Dès lors, quid de la mission menée ? quid des usagers ? quid des employés ? Attention donc à ne pas créer un secteur très fragilisé, trop fragilisable,… alors même que ce secteur connaît un boom important…

En conclusion, il y a sans doute, une définition de l’économie sociale, une autre de l’économie solidaire, mais on peut soit chercher à rester sur des principes anciennement constitués et créer des barrières soit chercher des nouvelles formes d’entreprenariat afin de favoriser ce secteur qui finalement n’a rien de très nouveau !

20 février 2009

Vu dans le Parisien d'aujourd'hui! La République aux personnes handicapées...


Place de la République : un vrai parcours d’obstacles

« Traversées piétonnières trop longues, vélos et motos qui sont autant d’obstacles disposés sur les trottoirs, cabines téléphoniques inaccessibles, panneaux de signalisation mal placés… Pour les handicapés, se balader à République relève du parcours du combattant.
Dans le cadre de la concertation sur les réaménagement de la grande place, prévu pour 2013 (créer un espace vert au centre de la place), une dizaine de personnes en fauteuil, malvoyantes ou sourdes ont effectué cette semaine une Marche commentée dans le quartier. Accompagnées d’architectes du cabinet Bazar Urbain, elles ont fait part de leurs difficultés pour se déplacer dans cet espace de 3,4 ha, dominé par les voitures.
Les espaces placés au milieu des passages piétons pour attendre entre deux feux sont par exemple trop étroits. « Pour une personne en fauteuil, ou même une maman avec une poussette, c’est dangereux. Les voitures passent juste à proximité », dénonce un participant. Autre souci, les pavés, à l’entrée du passage Vendôme. « C’est peut-être très joli mais les roues de mon fauteuil se coincent dans les joints. Et quand les pavés sont bombés, on tressaute lorsqu’on passe dessus » explique Olivia Biron, qui dirige une entreprise de Web Design dans le Xe.
Grilles où se coincent les cannes des malvoyants, terrasses qui empiètent sur le trottoir, signalisation au sol effacée… chaque problème est pris en photo et les remarques sont enregistrées.
Au final, les participants ont fait peu de grandes propositions sur l’avenir de la place de la République. Mais leurs suggestions seront prises en compte dans l’élaboration du projet. « En tout, une dizaine de marches commentées ont déjà été organisées. Il y en a eu avec les commerçants, les riverains, les cyclistes, les automobilistes, les élus… » détaille Gauthier Caron-Thibault, adjoint du maire du IIIe en charge des personnes handicapées. «Il s’agit d’un nouvel outil qui permet de prendre en compte les spécificités de chaque catégorie d’usagers ». Mais tous les souhaits ne pourront être satisfaits. »

Julien Solonel

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16 février 2009

Vu dans le Parisien d'aujourd'hui! L'avenir du 26, rue de Montmorency en question...


"Les squatters devant le Tribunal

Trendy, Rosalie, Lydie ou encore Gilles squattent depuis quatre mois un immeuble de cinq étages, laissé à l’abandon, depuis deux ans, par son propriétaire. Au total, ils sont une douzaine à vivre dans les huit appartements de ce bâtiment, situé rue de Montmorency (IIIème). Mais le propriétaire exige l’évacuation des lieux et a saisi la justice. La demande d’expulsion est jugée aujourd’hui lundi au tribunal d’instance du IIIème.
« On est conscients de ne pas être chez nous. Tout ce que nous voulons, c’est pouvoir rester ici jusqu’à la date effective des travaux. » explique Trendy, musicien. Plus qu’un squat, cet endroit est à ses yeux un lieu de « culture alternative ». Nous organisons des expositions régulièrement et on fait en sorte que tous ceux ont besoin d’espace puisse venir. » souligne Trendy. « C’est avant tout un lieu de vie. » intervient Rosalie. « Nous ne squattons pas pour squatter. L’idée, c’est aussi de développer cet endroit en un lieu culturel. » « Bien sûr, ça ne nous dérange pas de payer un loyer. Au contraire même. » reprend Trendy.
Pour Gauthier Caron-Thibault, adjoint (PS) au maire du IIIème en charge du logement, « cette occupation n’est en rien gênante. Nous n’avons eu aucune plainte du voisinage. C’est un collectif qui en plus est très actif. Ils ont également permis dans un premier temps d’établir le dialogue avec le propriétaire. Je voulais éviter , en priorité, une vente à la découpe. C’est chose faite. Le propriétaire s’est engagé à réhabiliter les lieux en logements locatifs. » explique l’élu local. Ces habitants espèrent maintenant que l’issue de ce procès leur sera favorable."

M.G.

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15 février 2009

Réduction du congés parental: droit des Femmes, attention, marche arrière...


Le congés de maternité doit « être un congés plus court, que le Pôle Emploi accompagne vraiment les jeunes mères dans leur retour à l’emploi, et que l’on privilégie l’aménagement des horaires de travail et le temps partiel plutôt que l’arrêt total de l’activité. »
Nicolas Sarkozy, 13 février 2009, lors d’une réception des associations familiales


Nicolas Sarkozy l’avait promis. La composition du premier gouvernement de François Fillon respectait la parité. Mais, pour la première fois, il ne comportait pas de délégations spécifiques aux droits des femmes. Quelques observateurs le notèrent… Cela a constitué le début de plusieurs reculs sur le droit des femmes…

Aucun ministre ou secrétaire d’état aux droits des femmes… mais une ministre, Christine Boutin, qui jusque là eut l’habitude de défiler tous les ans lors de la « Marche pour la Vie », regroupement d’associations dénonçant l’avortement et la contraception, entre autres…

Le premier recul fut bien sûr sur l’interruption volontaire de grossesse, le 6 juillet 2007, lorsque Xavier Darcos, ministre de l’Education, voulut supprimer la diffusion en milieu scolaire du film «4 mois, 3 semaines, 2 jours» décrivant un avortement dans la Roumanie de Ceaucescu.

Le deuxième recul eut lieu en avril 2008 à travers l’annulation d’un mariage sous prétexte que la mariée n’était pas vierge, faisant rentrer de fait la virginité dans les qualités essentielles à respecter pour qu’un mariage soit valable. A cette époque, Rachida Dati, Garde des Sceaux, considéra juste que « c’est aussi un moyen de protéger la personne qui souhaite peut-être se défaire du mariage »…

Et cela continue avec deux décisions administratives concernant d’une part la protection internationale aux femmes et d’autre part la lutte pour l’égalité femme/homme dans les politiques publiques. Juste avant l’été 2008, l’Office Français de Protection des Réfugiés et des Apatrides renverse sa doctrine concernant les risques d’excision encourus par les jeunes femmes en cas de retour dans leur pays d’origine : de nombreuses jeunes filles ne sont donc plus protégées d’un retour chez elles. Parallèlement, le Bureau de l’Egalité, instance administrative ayant pour objectif d’assurer l’égalité femme/homme dans les politiques publiques, est dissout…

En août 2008, la reconnaissance de l’existence juridique du fœtus par son inscription à l’Etat Civil remit de même en cause les fondements de la législation sur l’avortement. Cela a beaucoup inquiété à l’époque les associations féministes qui ont dès lors redoublé de vigilance… avant de se remobiliser en janvier 2009 contre la baisse de 49% des budgets de prévention, d’accueil et d’information du Planning Familial.

La rupture est donc bien consommée… le nécessaire renforcement des droits des femmes n’est absolument pas du tout une priorité pour Nicolas Sarkozy. Et toutes les conquêtes féministes semblent devoir être remises en cause comme le congés de maternité par exemple. En effet, après avoir loué les mérites de Rachida Dati ne prenant que quelques jours de congés suite à son accouchement, le Président de la République a annoncé le 13 février 2009 son intention d’en diminuer la période légale alors même concilier la vie privée et la vie professionnelle d’une jeune mère relève souvent du grand écart…

La pétition du Planning Familial: cliquez ici

10 février 2009

Vu dans le Parisien d'aujourd'hui! "Les handicapés invités à tester la Place de la République"



"IIIe. Dans le cadre de la concertation autour du réaménagement de la Place de la République, la mairie du IIIe propose à quatre personnes handicapées de faire « une promenade commentée ». Chacune de ces personnes, souffrant d’un handicap moteur, auditif ou visuel, pourra effectuer un parcours dans le quartier muni d’un appareil photo et repérer les endroits faciles d’accès et ceux plus difficiles. Ensuite, une réunion sera organisée pour que les « testeurs » relatent leur expérience et donnent leur avis. La date et l’horaire de cette promenade n’ont pas encore été définis mais pour postuler c’est avant le 10 février."

Violette Lazard

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08 février 2009

Sous les arcades de la rue Pastourelle...


Lettre adressée aux habitant-e-s du secteur Temple/Pastourelle


Madame, Mademoiselle, Monsieur,

Comme vous avez pu le constater, le passage sous les arcades des rues du Temple et Pastourelle est dorénavant fermé au public par des palissades ajourées qui ont été posées les 15 et 16 janvier 2009 à notre demande.

Nous avons pris cette décision après de multiples signalements de désagréments causés par la présence de personnes sans domicile fixe à cet endroit : tapage, dégradations, nuisances olfactives, agressions,… mais aussi par soucis d’accompagner ces personnes vers un autre horizon que la rue.

Afin de gérer cette situation au mieux sur le plan humain, nous avons à plusieurs reprises réuni les services de la Ville (voirie et propreté), le commissariat, le Samu Social et les maraudes Emmaüs pour coordonner notre action à cet endroit avant de rendre inaccessible ce passage.

Nous avons pu dans un premier temps procéder à un recensement des personnes présentes ainsi que de leurs problématiques : sociales, médicales ou psychiatriques afin de mieux cerner leurs besoins en matière d'hébergement (centre d'hébergement ou centre médico-social). Ensuite, les passages des maraudes se sont accentués afin de les inciter, avec succès, à accepter un hébergement et/ou des soins. Enfin, fermer le passage est alors devenu possible et nécessaire pour inciter au départ du dernier occupant et empêcher le retour de nouvelles personnes (alors que le plan Grand Froid déployé par la Ville de Paris a, pour objectif, de les inciter à rejoindre des structures sociales adaptées à leur situation).

Parallèlement, les services de la propreté et du commissariat sont passés tous les jours, une à deux fois, afin de nettoyer et évacuer les immondices et certaines de leurs affaires rendues dangereuses à cause de leur humidité persistante. A cette occasion, nous avons rappelé plusieurs fois aux équipes du commissariat que nous souhaitions que le traitement de ces personnes se fasse avec tout le respect qui leur est dû.

Si le temps qui s'est écoulé entre les premiers signalements et la pose de la palissade a pu paraître long, c'est cependant qu'il a été nécessaire au travail social à l'approche de la période des grands froids. A l'origine, une douzaine de personnes occupait cette partie de l'espace public. Le jour de la pose de la palissade, il n'y en avait plus qu'une, qui a alors accepté un accompagnement social. Aujourd'hui encore, la très grande majorité de ces personnes parties est hébergée ou prise en charge médicalement. Les autres continuent à être suivies par les équipes des maraudes.

Concernant le devenir de l'immeuble des arcades, nous approchons certainement d'une solution. Propriété de France Télécom, vide depuis quelques temps, la Ville était aux prises avec une procédure judiciaire. Nous sommes cependant en train de trouver un accord et une sortie positive à ce dossier en montant un programme mixte de logements sociaux et privés. Les négociations étant encore en cours aujourd'hui, il est trop tôt pour en dire plus.

Pierre Aidenbaum
Maire du 3e Arrondissement
Conseiller de Paris

Gauthier Caron-Thibault
Conseiller de Paris
Adjoint au Maire du 3e Arrdt
Chargé du Logement, des Affaires Sociales, des Personnes Agées et des Personnes Handicapées

03 février 2009

Flash Info Compte-Rendu de Mandat - Intervention sur le Plan Départemental d'Insertion et prévention des effets de la crise sur l'emploi


Monsieur le Maire,
Mes cher-e-s Collègues,

Lors de la séance de notre Conseil du 7 juillet 2008, je prenais la parole sur un lot de délibérations prévoyant l’amplification de l’action des associations conventionnées pour aider les allocataires du RMI à être accompagnés afin de retrouver un travail. A cette occasion, je m’étais permis de rappeler que plus de 7400 RMIstes ne l’étaient plus suite à leur retour à l’emploi.

L’heure était à la satisfaction. A une satisfaction nous encourageant dans cette voie, d’autant plus que cette action devait être comprise à l’aune de la dette que l’Etat avait déjà à l’époque vis-à-vis des Parisiennes et des Parisiens. 126 millions d’euros depuis 2004 à son débit, mais à notre crédit 85% des allocataires suivis dans le cadre de processus innovants d’accompagnement vers le travail, doublement des retours effectifs à l’emploi et de ce fait baisse du budget des allocations versées au titre du RMI.

Aujourd’hui, s’il s’agit de continuer à renforcer ces dispositifs, il fallait leur faire faire un saut qualitatif.

Parce que la crise économique, dans son déroulé, commence aussi à avoir un impact sur Paris, ses habitants et ses entreprises. La crise sociale se voit et se vit moins dans des bassins d’emplois très urbanisés comme l’est Paris. Mais chaque montée du chômage, chaque période critique pour les entreprises se ressent dans la cohésion de notre ville.

Même si nous restons en dessous de la moyenne nationale, et même francilienne, du taux de chômage, nous commençons à connaître nos premières remontées avec une progression de 1,4% du nombre de chômeurs. En face, le nombre d’offres d’emploi diminue avec une baisse de 29% enregistrée pour la fin de l’année 2008.

A ce contexte, s’ajoute l’arrivée du Revenu de Solidarité Active et sa logique de « droits et devoirs » qui nécessite une très grande mobilisation du secteur social, alors même que l’Etat en réduit les crédits. Dans un même moule devront être coulés les 50 000 allocataires parisiens du RMI, les 4 500 de l’API et au moins 50 000 travailleurs pauvres dont aucun dispositif ne nous permet d’avoir un contact direct avec eux. D’ailleurs, à noter que ce chiffre concernant les travailleurs pauvres est pour l’instant très incertain car la convention assurance chômage étant en cours de renégociation sur le montant de son indemnisation, sans doute à la baisse, il est fort à craindre qu’un grand nombre de chômeurs soit de suite et de fait considéré comme travailleurs pauvres, éligibles aux RSA.

Notre Département ayant les responsabilités financière, juridique et fonctionnelle sur ce dispositif, il fallait donc redoubler de vigilance dans son application afin de ne pas en faire un outil qui pourrait se retourner contre les publics cibles par manque de préparation ou d’ambition.

C’est donc un Plan Départemental d’Insertion de crise, pour ne pas dire d’urgence que l’on nous demande d’approuver aujourd’hui. Et à cette crise, à cette urgence, nous avons choisi de répondre par la mobilisation des acteurs sociaux et par le soutien à l’activité économique des PME.

Puisque les risques d’une telle crise sont durables, l’objectif que la Ville a à s’assigner devait être ambitieux. Encouragés par les résultats obtenus suites aux orientations suivis jusqu’ici depuis 2004, l’objectif de 12 000 retours à l’emploi grâce aux mesures emplois du PDI en 2014 est loin d’être infaisables à condition de renforcer le maillage et les équipes d’acteurs sociaux déjà existant au profit des Parisiens les plus modestes.

Monsieur le Maire, mes cher-e-s collègues, mobiliser les acteurs sociaux passe d’abord par la formation et l’accompagnement des allocataires. C’est ainsi que, suite au vote de ce Plan Départemental pour l’Insertion, 300 places supplémentaires de formation pour RMIstes aux métiers aujourd’hui les plus demandés, essentiellement dans le service à la personne, seront ouvertes, avec un dispositif de passerelle linguistique destinés à ceux pour qui la langue est un obstacle au retour à l’emploi. Ce sera aussi la reproduction de deux dispositifs ayant fait leur preuve : le Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi dans les 18ème et 19ème ardts et l’Ecole de la Deuxième Chance dans le 20ème ardt pour jeunes sans qualification. Le Grand Est de Paris accueillera l’un, quand le 18ème accueillera l’autre.

Mobiliser les acteurs sociaux, c’est aussi créer des emplois d’utilité sociale dans le secteur de l’économie sociale et solidaire, en effervescence, tant en terme d’idées qu’en terme d’emplois à développer, en particulier dans les régies de quartier. C’est la raison pour laquelle nous lancerons un appel à projet d’entreprises d’insertion et que nous créerons trois nouvelles coopératives d’activités et d’emplois.

Enfin, mobiliser les acteurs sociaux nous permettra d’apporter un accompagnement efficace aux 8 000 artistes bénéficiaires du RMI qui sont particulièrement touchés par la crise. Afin de prendre en compte la spécificité de leur profil et de leur secteur d’activité, une plateforme pour favoriser leur retour à l’emploi sera créée pour d’une part assurer une veille sur la disponibilité dans ce secteur et d’autre part les aider soit à développer, sur un temps donné, leur projet artistique soit à se reconvertir.

En quelques mots, tel est le premier acte des orientations qui nous est proposée aujourd’hui afin de permettre à 9 000 RMIstes de retrouver un emploi en 2009.

Le second acte concerne quant à lui le soutien que la Ville se doit d’apporter à ses entreprises en période de crise. En effet, notre position de client nous donne des responsabilités vis-à-vis des PME qui ne peuvent se permettre d’avoir leur carnet de commande ou leur trésorerie vide. La capitale doit aussi miser sur l’innovation, la recherche et les nouveaux métiers qui en découlent… Nos PME sont un vivier d’emplois que nous devons développer et surtout protéger en temps de crise afin d’éviter les licenciements risquant à terme d’augmenter le taux des allocataires du RMI.

Notre première action sera donc préventive afin de limiter autant que faire se peut les fermetures des PME. Elles se verront recevoir en 2009 20% du montant des marchés passés. Le doublement de notre participation aux fonds de garantie des PME, « Paris Finance Plus » permettra aux entreprises d’accéder plus facilement aux crédits par des garanties d’emprunts doublées. Enfin, pour les entreprises les plus fragiles, des dispositifs de type point info conseils seront ouverts dans les Espaces Commerces Artisanat, en partenariat avec la CCIP et le Tribunal de Commerce.

Nous saurons également prendre la mesure de notre place de collectivités locales. Le cadre Pluriannuel d’investissements pour Paris étant aujourd’hui connu, nous savons que nous investirons sous cette mandature 8,3 milliards d’euros dans le logement, le tramway ou encore les activités dépendant du Plan Climat. Cela a déjà été rappelé à plusieurs reprises : la Ville ne mollira pas sa volonté d’investissement, ce qui aura ainsi un impact direct sur les carnets de commande et donc la trésorerie des PME, meilleur moyen de limiter l’impact de la crise sur les emplois.

Enfin, et parce que c’est l’intérêt de Paris, les PME innovantes seront soutenues fortement afin de leur permettre de se faire connaître des donneurs d’ordre et acheteurs. C’est pourquoi les rencontres express de type « speed dating » organisées dans le cadre de Pacte PME seront renouvelées. Parallèlement à cela, une agence de l’innovation sera créée en 2009 afin de donner de la visibilité et de nouvelles opportunités sur la scène internationale aux plus innovants de nos entrepreneurs.

C’est donc par un tel soutien aux PME que la Ville de Paris souhaite prévenir les impacts de la crise économique sur nos emplois.


Monsieur le Maire, mes cher-e-s collègues, c’est un plan départemental d’insertion de 56 millions d’euros que vous nous demandez aujourd’hui d’adopter avec en objectif le retour de 9000 personnes à l’emploi. Cela se traduira par un parcours d’insertion amélioré que nous nous efforçons encore de rendre plus respectueux des allocataires et plus dynamiques dans ces propositions concrètes. Il est également le reflet de notre volonté de conforter l’insertion des allocataires par et dans l’emploi durable en contribuant à faire émerger de nouveaux emplois. L’originalité de ce dispositif réside aussi dans le fait qu’il se conjugue avec la mobilisation par la Ville des PME afin de prévenir l’entrée dans le chômage, et donc dans le risque du RMI.

La crise que nous traversons est une crise sans précédent par son ampleur, sa violence et sa gravité. Nous ne sommes qu’au début de l’apparition des aspects que nous allons vivre. Les Parisiens commencent déjà à la sentir, à des niveaux différents. Face à un gouvernement qui ne prévoit que 26 milliards d’euros pour une soit disant relance qui va se faire apparemment sans aucune proposition pour le pouvoir d’achat et la consommation – on nous expliquera comment – et face à l’instauration du RSA avec d’un côté des droits et des devoirs naturellement très contraignants et de l’autre une absence totale du financement des associations de réinsertion sociale, il est du devoir d’une collectivité locale aussi importante que Paris de prendre ce genre de dispositions. Car cela permet à une politique sociale de marcher sur ses deux pieds, par l’amélioration des parcours d’insertion et le développement des emplois accompagnés, et de compter sur ses deux bras, à travers le soutien aux viviers d’emplois et le support aux entreprises partenaires.

Monsieur le Maire, c’est ainsi, en responsabilité, quand d’autres se défaussent, que nous souhaitons occuper pleinement notre place et nos engagements à toujours plus de solidarités.

02 février 2009

Flash Info Compte-Rendu de Mandat - Décentralisation pour une meilleure qualité du service public


Aujourd'hui, Bertrand Delanoë a fait part au Conseil de Paris des prochaines avancées en matière de décentralisation afin de donner un temps d'avance à nos arrondissements.

Il sera créé prochainement un Comité des Territoires Parisiens afin de favoriser le dialogue entre les arrondissements et la mairie centrale.

Notre objectif est de donner aux élus d’arrondissements la possibilité d’attribuer jusqu’à 25% de l’enveloppe des subventions municipales aux associations, dans un premier temps d’intérêt local. Dans le même esprit, les travaux courants d’entretien et de petit aménagement des équipements comme de l’espace public seront décidés au niveau des arrondissements dans le cadre d’enveloppes qui seront définies sur la base de critères objectifs d’ici la fin d’année 2009. De la même manière, les conseils de quartier seront dotés de crédits d’étude et d’investissement localisés retenus par l’équipe municipale d’arrondissement.

Cela s’inscrit dans notre souhait de moderniser les procédures d’utilisation des équipements et de l’espace public. En effet, une consultation sera désormais organisée et l’avis du Maire d’Arrondissement systématiquement suivi pour les manifestations d’intérêt local. Un groupe de travail examinera les modifications nécessaires à apporter au règlement concernant les étalages et les terrasses, qui n’est pas totalement adapté à la situation actuelle – étant entendu que, comme pour toutes décisions à caractère local, les maires d’arrondissement seront consultés et informés. En ce qui concerne les préemptions d’immeubles, leur avis restera sollicité, contrairement à ce que la Droite demandée, risquant de remettre en cause l’unité de la politique que nous menons sur Paris.

Nous voulons aussi moderniser nos relations avec nos concitoyens en créant des Relais Informations Familles dans les arrondissements qui le souhaiteront. Ces points d’accueil à destination des familles et d’information sur toutes les mesures existantes pour elles inspireront la création de quelques Relais Informations Logement. Toujours dans l’objectif de faciliter l’accès à l’information municipale, la dotation d’animation locale des futures mandatures prendra en compte la retransmission par les mairies d’arrondissement des Conseils d’Arrondissements et des CICA comme l’est aujourd’hui le Conseil de Paris.

Plus de pouvoirs enfin seront confiés aux maires d’arrondissement à travers une meilleure répartition des responsabilités et des compétences. L’organisation des directions en charge des équipements de proximité sera en effet déconcentrée au plus près des arrondissements. Pendant de ces nouveaux modes de fonctionnement, une fonction de coordinateur de l’espace public sera créée afin d’améliorer le traitement des problèmes supposant l’intervention de plusieurs directions dans le cadre de l’aménagement, de l’entretien et de l’usage de l’espace public. Puisque certains aspects de l’administration ne peuvent être décentralisés pour cause de respect de l’unité hiérarchique, nous pousserons au maximum le copilotage avec les mairies d’arrondissement. Cela s’appliquera en particulier pour les missions de propreté à travers les diagnostics propreté, le signalement des « points noirs », la mobilisation des moyens existants et la verbalisation.

Le texte de Bertrand Delanoë: cliquez ici