23 avril 2009

"Il était noir ou arabe, ton agresseur?" euh...


Quelques jours après l’agression homophobe aux abords de la Mairie du 3ème ardt, il me semble important de rappeler un certain nombre de principes dans un moment un peu secoué par ce choc. Important surtout après quelques discussions, quelques lectures de commentaires sur des blogs, des statuts Facebooks, des réactions un peu à chaud…

L’action et la place de la police : assurer une présence humaine, au contact des habitants et des commerçants, via la police de quartier pour veiller à la tranquillité des lieux et des activités. Le policier n’est pas un Zorro des temps modernes : il ne faut pas envisager son rôle comme étant celui qui pourchasse le criminel. A chaque fois que la police doit avoir un rôle musclé, c’est qu’il est déjà trop tard et que le méfait est déjà commis. Il faut donc privilégier la présence de proximité afin de leur donner une vraie fonction de relais et de médiateurs pour éviter les délits et agressions. Aucune caméra ne pourra remplacer cela, aucun car de CRS ne pourra remplir ce rôle.

Croire encore en la prévention : un certain nombre d’acteurs locaux s’occupent de prévention de la délinquance. Ils sont comme beaucoup confrontés d’une part à un questionnement interne permanent sur les outils à utiliser avec des jeunes plus nombreux et plus âgés et d’autre part à une crise institutionnelle face au désengagement de l’état et au durcissement d’un arsenal juridique considéré comme une finalité et non comme un moyen. Il faut leur redonner toute leur place, les associer au maximum et utiliser tout ce que sait faire de mieux la prévention spécialisée, en matière d’accompagnement social, de reconstruction du lien familial, d’aide à l’accès et au maintien à l’emploi, de responsabilisation et de civisme.

Agir dès la racine : on pourra toujours mener la polémique sur l’origine sociale ou la responsabilité individuelle dans les actes de violence, force est cependant de constater que de telles actions sont le fruit de l’ignorance, de l’irrespect et de l’intolérance de certains jeunes. Et leur âge est leur atout car c’est encore maintenant que l’on peut faire changer les mentalités. C’est pourquoi il faut dès aujourd’hui renforcer dans tous les dispositifs de prévention, dont l’école et la rue, l’approche de l’homophobie comme un des fléaux de notre société, au même titre que le racisme, le sexisme ou l’antisémitisme.

La Mairie du 3ème arrondissement, sous l’égide de Flora Bolter, conseillère d’arrondissement, va donc mener des actions dans ce sens, en partenariat avec Arc 75, le club de prévention local, SOS Homophobie, le Centre LGBT, les établissements scolaires et le commissariat (parfait et fabuleux dans l’accueil des trois victimes). L’enquête, quant à elle, se poursuit pour retrouver et punir les auteurs de cette agression.

Il est important de rappeler ces trois principes fondamentaux car, si cette agression a bien évidement un caractère choquant et symbolique par son emplacement (devant une Mairie), il ne faudrait pas que cela soit l’occasion de durcir encore l’appareil répressif, comme a trop tendance à le faire le gouvernement, avec au bout, un profond risque liberticide pour l’intégralité de la société. Que l’on demande à lutter effectivement et efficacement contre l’homophobie est légitime. Mais il ne faudrait pas que cela entraîne d’autres phobies.

22 avril 2009

Agression homophobe dans le 3ème à Paris


Communiqué de Presse du Centre Gay et Lesbien

Trois hommes gays âgés de 27 à 46 ans, un journaliste Genevois en mission à Paris et deux de ses amis parisiens, ont été victimes d’une violente agression physique à caractère homophobe, alors qu’ils se promenaient lundi 20 avril à 23h50, dans le 3è arrondissement de Paris.

L’agression s’est produite devant la Mairie du 3è arrondissement. Le groupe d’agresseurs était composé de 15 individus, âgés entre approximativement 17 et 21 ans. Après avoir traité les trois hommes de sales pédés, ils les ont encerclés puis leur ont porté des coups de poings et de pieds.

Selon le témoignage des victimes passées ce jour au Centre LGBT Paris IdF, les agresseurs étaient particulièrement haineux et seule l’intervention d’une patrouille de policiers du commissariat du 3è leur a permis de s’en sortir sans plus de dommages que des hématomes et arcades sourcilières fendues.

Les agresseurs avant de se disperser ont proféré des menaces en interdisant à leurs victimes de remettre les pieds dans le quartier.

Lorsqu’ils ont porté plainte ce matin, les policiers du 3è leur ont confirmé que la bande était habituée des lieux.

Les trois amis tiennent à souligner l’efficacité et l’empathie des policiers du 3è arrondissement qui les ont pris en charge en les conduisant à l’Hôtel Dieu, mais ils ont demandé une audience au Maire du 3è pour aborder la question de la sécurité des personnes homosexuelles dans le quartier.

Le Centre LGBT Paris IdF, implanté dans le 3è arrondissement, se félicite des bonnes relations entretenues avec la mairie et le commissariat du 3ème, cependant, ce n’est pas le premier témoignage d’agression à caractère homophobe dont il a connaissance, souvent le fait de bandes formés de jeunes très violents. Le Marais, dans le 4è a également été récemment le lieu d’agressions d’homosexuels.

Aussi, nous semble t’il nécessaire de demander aux autorités, d’exercer une vigilance particulière et de prendre des mesures spécifiquement adaptées à ce type de délinquance homophobe qui peut se produire à l’encontre de personnes LGBT, également des femmes, dans ces arrondissements qui ne sont pourtant pas considérés comme des quartiers sensibles, mais des lieux de sorties, en particulier mais pas seulement, des personnes LGBT.

Vu dans le Parisien:

Trois homosexuels agressés

IIIe. Trois gays, âgés de 27 à 46 ans , ont été agressés lundi soir à 23H50 devant la Mairie du IIIe alors qu’ils se promenaient. Selon le Centre Lesbien, gay, bi et trans (LGBT) de Paris, qui a recueilli des témoignages , les victimes – un journaliste genevois en mission et ses deux amis parisiens – ont été traités de « sales pédés » par un groupe d’une quinzaine de jeunes hommes , avant d’être encerclées et frappées. Une patrouille de police est intervenue, et les trois promeneurs qui souffrent d’hématomes et de blessures aux arcades sourcilières , ont été conduits à l’Hôtel Dieu (IVe). L’un deux a été brièvement hospitalisé. « Il s’agit d’une agression homophobe. Nous allons renforcer nos actions de prévention » assure Gauthier Caron-Thibault, adjoint au maire du IIIe en charge des affaires sociales. Pierre Aidenbaum, le maire du IIIe, recevra aujourd’hui la victime hospitalisée. Une enquête est en cours.

Julien Solonel

16 avril 2009

Les bandes organisées en débat sur NRJ TV - Le FN, les Jeunes Pop et moi...



J’ai participé ce midi à un débat télévisé avec Benjamin Lancar, président des Jeunes Populaires, et Julien Sanchez, du Comité Central du Front National, sur les nouvelles mesures annoncées le 18 mars par Nicolas Sarkozy à Gagny pour lutter contre les « bandes organisées ».

L’occasion de rappeler que cette annonce était dans la droite ligne de l’action de Nicolas Sarkozy depuis son élection, une action qui nous inquiète à plusieurs titres en particulier sur le versant des libertés publiques.

Toujours le même schéma…

Un problème existe et le gouvernement est incapable de résoudre ce problème: la délinquance (si on accepte la délinquance tel que la loi la définit) des jeunes en augmentation sur le long terme et avec une approche de plus en plus collective sur le court terme.

La stigmatisation des jeunes : chiffres et notions fantaisistes venus d’on ne sait où (222 bandes, manque de définition du phénomène des bandes, ethnicisation de la question en parlant d’une mosaïque de tribus,…), proposition de loi en réponse à un fait certes violent mais surtout divers, confusion entre incivilités (70% des plaintes) et atteintes aux biens et aux personnes,…

Atteinte aux libertés publiques : durcissement du dispositif législatif actuelle en rajoutant la possibilité de condamner à trois ans de prison un individu qui aurait participé activement à une bande alors même que toutes les dispositions législatives existent déjà (associations de malfaiteurs, circonstances aggravantes des réunions et même la loi liberticide de Perben interdisant les rassemblements aux pieds des immeubles,…)

Face à cela, Benjamin Lancar nous a servi le credo habituel de la droite sur ce sujet. Laisser la place à la répression, être soit disant du côté des victimes, faire appliquer les lois,… Avec la nouvelle marque de fabrique de la Droite : le principal est l’efficacité. Des dérapages ? « oh, si peu… » Cependant, quand, dans le domaine répressif, on fixe des objectifs chiffrés, c’est bien la porte ouverte à toutes les craintes…

Mais il est surtout apparu dans un dialogue, plus que dans un débat, avec Julien Sanchez. Certes, Sanchez resservait le discours traditionnel de l’extrême droite, mais plus que de chercher à le marginaliser, à le retrancher dans son racisme et son antirépublicanisme, Lancar cherchait tout le temps à montrer que les critiques du FN n’étaient plus fondées car Sarkozy agissait… Etrange impression, mais au moins une compréhension parfaite des collusions à l’œuvre dans les esprits de nos gouvernants.

Pour ma part, cette situation m’a permis, je l’espère, de faire passer le message du PS comme étant une alternative véritable, un choix différent d’actions axées certes sur la nécessaire sanction quand les choses dérapent mais centrées aussi sur la nécessaire prévention surtout quand la violence revêt de plus en plus une dimension géographique et colle à une détresse sociale.

Sanction… Plus que d’un nouvel arsenal juridique, c’est surtout de moyens dont la justice a besoin. Et particulier, la justice pour les mineurs, qui est une justice spéciale, avec une mission particulière et des acteurs particuliers qui ne doivent avoir en tête qu’une seule chose : permettre à un jeune de ne pas bousiller son avenir.

Prévention… C’est aussi de moyens, trop rapidement coupés par l’actuelle majorité, dont nous avons besoin pour refaire société dans ces quartiers : redonner la place aux travailleurs sociaux, aux associations de soutien à la parentalité, animer ces quartiers, aider à la formation et à la recherche d’emploi pour ces jeunes,…

Ne nous leurrons pas : la violence extrême que nous voyons par la lorgnette médiatique n’est pas le quotidien. Ce qui est de plus en plus répandu, c’est l’abandon de nos quartiers par le lien social (chômage, exclusion, discrimination,…) et c’est contre cela qu’il faut lutter car c’est là que se créé la violence.


Et toujours: La France en Libertés Surveillées

et aussi Agir pour les Libertés pour les Libertés Publiques

09 avril 2009

Prisonnier volontaire!


Nous étions très nombreux hier pour dire non à l’instauration d’un « délit de solidarité » que rendrait possible le futur article L622-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers.

Car cette législation vise à pénaliser la solidarité et le mouvement social qui se constitue avec de plus en plus de force.
Car cette législation s’impose un objectif : l’arrestation en son nom de 5 500 personnes dans un temps record laissant craindre de nombreux abus.
Car cette législation s’inscrit dans la ligne droite du durcissement des législations sur l’immigration.
Car cette législation a comme esprit premier l’atteinte aux libertés publiques portées en cherchant à punir les actes individuels d’humanité plus que de mener une lutte sans merci contre les passeurs.

Eric Besson a eu l’audace d’annoncer sur France Inter que ce délit était un mythe. Cependant, force est de constater que de plus en plus de personnes sont inquiétées quand elles hébergent des sans papier, quand elles demandent un traitement plus humain lors des expulsions,…

Donc hier, avec plusieurs autres camarades issus du mouvement politique, syndical et associatif, nous nous sommes constitués prisonniers volontaires pour atteindre ce chiffre honteux de 5 500.

Et je dois avouer avoir pris un malin plaisir à me rendre aux forces de l’ordre dans ma tenue de criminel, à savoir avec mon écharpe d’élu. Et oui, car en un an de mandat, je ne compte plus ni les mariages, ni les parrainages de personnes en délicatesse avec notre gouvernement que j’ai pu célébrer…

07 avril 2009

Un toit pour tous, une dignité pour chacun!


Le Collectif Logement du 3ème arrondissement a fêté ce soir ses 10 ans d’existence.

10 ans de lutte politique dont certaines années contre la droite quand elle était majoritaire à l’Hôtel de Ville et refusée d’utiliser les immeubles vides pour faire des logements. En mémoire, l’immeuble du 114, rue du Temple, vide depuis trop longtemps, et qui fut l’objectif d’un combat politique qui amena certains militants du Collectif Logement à jeter des tracts en plein Conseil de Paris face à Monsieur Bulté, alors adjoint très discret et metteur en scène d’une politique faiblarde du logement. Aujourd’hui, un projet d’hébergement médico social est prévu à cette adresse.

10 ans de lutte politique dont certaines années à côté d’une majorité politique nouvelle, de Gauche, à l’Hôtel de Ville de Paris en concomitance avec la couleur politique du 3ème ardt. Changement radical, visible sur Paris avec 30 000 logements financés, visible dans le 3ème avec 500 logements financés. Certainement pas encore assez, mais un renouveau énorme que tout le monde souligne.

10 ans de lutte politique avec des contributions à des réalisations magnifiques. Hier, l’îlot Saint Gilles, aujourd’hui la Cour de Venise avec ces 75 logements sociaux, ces ateliers, son institut médico-éducatif,… Et aussi les ventes à la découpe, les Arquebusiers, l’Agence Immobilière à Vocation Sociale, l’immeuble St Claude/Turenne… Et demain, le diffus ?

10 ans de lutte politique contre les politiques cyniques mises en place par les gouvernements de droite successifs faisant toujours valoir plus les intérêts des propriétaires face aux nécessités des locataires. Ah, quand la droite fait parler les petits propriétaires pour mieux détruire toutes les solidarités oubliant ce qu’implique la détresse sociale…

10 ans de lutte politique avec des joies et des pleurs pour ces familles relogées, ces familles en attente, ces familles en hôtel,… Autant de bonheur et de frustration pour moi de soit pouvoir soit ne pas pouvoir répondre à chacune d’entre elles. « Gérer la pénurie », « mobiliser les opportunités », même si nous maintenons le cap d’une politique offensive de financement de logements sociaux, c’est souvent un peu désemparé que nous voyons des familles s’enfoncer dans leurs problématiques sociales.

10 ans de lutte politique menée par ces familles avec à leur côté des copains. Bravo Hélène, Fathia, Pierre, Jean-Pierre, Denis,…

Parce qu’on ne se rend pas compte que le logement est une clause des plus fondamentales de la dignité humaine, et parce que force est de constater que la crise du logement touche des nouveaux publics, 10 ans…

Bon anniversaire !

Flash Info Compte-Rendu de Mandat - Les Halles, c'est en route!


Les Halles, c’est en route !

800 000 personnes font vivre les Halles tous les jours.

Son histoire est dense : foisonnement populaire du 12ème siècle, affirmation de sa vocation commerciale au 16ème siècle, réorganisée au 19ème siècle pour une meilleure circulation et une meilleure hygiène… Enfin, beaucoup gardent en mémoire la gigantesque opération du déménagement des grossistes alimentaires vers Rungis en 1969 pour laisser place au nœud de transport des Halles et à un trou béant comblé en 1986 par l’achèvement des travaux de ce qu’on appelle aujourd’hui le Forum.

Actuellement, les Halles constituent le centre de gravité de l’agglomération parisienne remplissant à ce titre plusieurs fonctions urbaines : rencontre, commerce, connexion, repos, refuge,… Et quand Paris devient plus grand et plus international, les Halles doivent s’adapter à leur nouveau rôle : celui de porte d’entrée à la capitale de dimension régionale.

Le Conseil de Paris a voté à l’unanimité en sa séance du 5 avril le début des procédures de travaux, faisant suite à une période de concertation ouverte dès 2003 aux associations de riverains, aux conseils de quartier, aux usagers de l’endroit comme les passants, les jeunes ou les équipes de travailleurs sociaux.

Tel est donc la volonté de la Ville de Paris à travers ce projet de rénovation de ce quartier, s’articulant autour d’un jardin rénové et d’un espace public agrandi pour les piétons, d’un accès amélioré au pôle de transports et au Forum, le tout surmonté par une ambitieuse canopée abritant un lieu dédié à la culture et aux loisirs urbains.

A cette occasion, je me suis exprimé au Conseil de Paris sur les aspects sociaux de ce réaménagement, devant nécessairement prendre en compte les jeunes et les populations en détresse sociale.

"Monsieur le Maire,
Mes cher-e-s Collègues,

L’agglomération de notre capitale a trouvé son centre de gravitation dans le quartier des Halles. A ce titre, ce pôle de vie urbaine remplit les fonctions traditionnelles des grandes villes modernes permettant une mixité d’usage pour les 800 000 utilisateurs quotidiens de la station les Halles, pour les 3 000 employés du Forum et surtout les passants, les riverains, les promeneurs, dépassant en cela l’intégralité de la population du centre de Paris.

Mais le quartier des Halles se voit également assigner un rôle social important pour les personnes en errance et les jeunes dont la présence n’a eu de cesse d’augmenter ces dernières années. En effet, les 4 hectares que constituent les Halles se vivent pour certains comme un refuge, un espace libre et deviennent un lieu de cohabitation urbaine, plus ou moins paisibles pour ceux qui manifestent de la détresse sociale. Pour d’autres, essentiellement des jeunes, c’est un lieu de rendez-vous, au croisement de Paris et des banlieues, mettant souvent en exergue des mêmes difficultés sociales et permettant le développement et la pratique de cultures urbaines pour certains mineures mais cependant vivaces.

Ce Conseil est l’occasion de rappeler les dispositifs déjà existants et prévus afin de prendre en charge plus efficacement à l’avenir la grande exclusion présente dans le secteur des Halles. De la bagagerie de l’association « Mains libres » au 110 Les Halles spécialisé en addictologie, force est de constater que la Ville de Paris a fait beaucoup pour renforcer les services sociaux spécialisés à destination des plus exclus présents aux Halles. La livraison dans quelques années du Pôle Montesquieu, mêlant restauration sociale et hébergement permettra également d’alléger le centre d’accueil d’urgence géré par Emmaüs, rue des Bourdonnais.

Il faut aussi souligner le travail réalisé par le Collectif « Rue Centre de Paris » regroupant toutes les associations organisant des maraudes à destination des personnes en détresse sociale. Leur enseignement a permis de mieux appréhender une population sur laquelle les Halles agissent comme un lieu de fixation ou de rencontres à destination d’une population avant tout désocialisée mais pas forcément sans domicile.

A cet effet, dans le cadre de la concertation, une étude sociologique a été proposée. Elle sera réalisée cette année par une urbaniste spécialisée sur la place des populations errantes. Ainsi, nous connaîtrons mieux les problématiques sociales de l’exclusion se vivant aux Halles afin de mieux orienter d’une part les services déjà existants mais surtout l’accueil de jour à proximité du forum que nous souhaitons installer dans le cadre du réaménagement.

Mais les Halles, c’est aussi un lieu de vie pour la jeunesse. Véritable carrefour métropolitain, les jeunes viennent s’ancrer dans les divers espaces que propose le Forum. S’il agit comme un facteur certain de rencontres entre jeunes de banlieues et de Paris, le Forum agit aussi comme un catalyseur des problématiques, en particulier en cette période de crise économique. Ainsi, la présence d’un lieu réservé à la présentation des offres d’emplois et l’ouverture d’un centre de santé à leur destination à l’intérieur même des Halles ne sont pas sans fondement.

Enfin, et parce que la jeunesse n’est pas que l’objet de problématiques, la rénovation des Halles est l’occasion d’incarner un mouvement culturel dans un endroit qui en a été le berceau en France ces dernières années, à savoir le Hip Hop. Traversant plusieurs pratiques artistiques, il s’est répandu dans le monde entier et est devenu le mode d’expression privilégié d’une jeunesse en quête de liberté et de justice sociale.

Rien d’étonnant qu’à Paris, ce soit dans les jardins des Halles, plus qu’ailleurs, qu’il ait fait florès, l’endroit permettant à des jeunes issus de quartiers, voire de villes différentes de pouvoir se rencontrer aisément et de faire fructifier ensemble un savoir faire qui reste cependant peu reconnu. A l’instar du Hip Hop Culture Center à Harlem, le quartier des Halles accueillera donc, une fois rénové, des espaces dédiés aux cultures urbaines afin de valoriser ce mouvement interdisciplinaire.

Lieu de diffusion, d’enseignement et de pratiques autonomes, cela permettra de répondre aux besoins du public jeune métropolitain en s’inscrivant ainsi parfaitement dans l’histoire et la sociologie du quartier des Halles.

Monsieur le Maire, mes cher-e-s Collègues, le réaménagement du cœur de Paris est une nécessité. Il faut prendre acte de ce que la concertation n’a pas oublié la problématique sociale qui va avec tout lieu urbain. Il est toujours à craindre que des travaux de cette ampleur n’aient un impact négatif d’exclusion sur les populations les plus fragiles mais la qualité de la concertation qui a eu lieu, le projet qui en découle et les équipements qui sont prévus nous montre bien que la volonté de notre municipalité n’a pas été de faire de la ville contre celles et ceux qui l’animent mais bien pour celles et ceux qui la vivent."


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