30 octobre 2009

Au nom d’une certaine idée de la France…


L’expulsion des 3 Afghans m’a choqué, comme sans doute beaucoup d’entre vous.

Car c’est la tradition d’accueil et d’asile de la France qui a ainsi été remise en cause. Reconduire ces trois jeunes hommes en Afghanistan revient à les renvoyer vers un pays où ils peuvent légitimement craindre pour leur vie et leur intégrité physique. C’est la première fois que la France n’honore pas ce qu’elle a su faire de mieux dans l’histoire : la rédaction de la Déclaration des Droits de l’Homme.

Je pensais avoir vu à quel point le gouvernement actuel pouvait être cynique en durcissant les conditions d’entrée et de séjour des étrangers, en accentuant la chasse aux personnes en situation irrégulière en allant même jusqu’à arrêter devant les écoles et expulser des familles présentes chez nous depuis fort longtemps, intégrées et s’acquittant comme chaque citoyen de ses impôts.

Devant rien ce gouvernement ne recule.

Même le cynisme ne l’arrête pas. En posant la question de la définition de l’identité nationale, notre Ministre de l’Immigration cherche à figer le modèle du « bon Français », à dire comment il doit être, s’il veut être digne d’être respecté chez lui. Je refuse cela. Tout comme je refuse les fichages intempestifs et les tests ADN sécuritaires.

Au nom d’une certaine idée de l’individu et de la nation. Car je pense que l’individu et la nation ne sont pas des réalités figées, que l’histoire et ses mouvements les font évoluer jour après jour. Poser cette question de l’identité nationale, c’est vouloir stigmatiser celles et ceux qui arrivent ou qui sont déjà installés sur le territoire français, qui, dans un mouvement que Paris connaît depuis des siècles, apportent leur diversité et contribuent à faire la richesse de notre pays et de l’Europe.

L’identité nationale se construit mais ne se définit pas.

26 octobre 2009

Rencontre avec Jean-Yves Mano pour l'élaboration du Programme Local de l'Habitat


Pierre Aidenbaum, le maire du 3ème ardt, et moi-même avons été reçus aujourd’hui par Jean-Yves Mano, Adjoint au Maire de Paris chargé du Logement. Cette visite s’inscrivait dans la concertation que la Ville de Paris doit mener avec tous les acteurs de la production du logement social dans le cadre de la réalisation de son Plan Local de l’Habitat.

Comme je l’ai expliqué il y a quelques jours, ce Plan Local de l’Habitat a pour objectif de fixer la stratégie de la Ville pour atteindre les objectifs de la loi SRU d’ici 2014 sans attendre 2020.

Cette visite a été très enrichissante et a permis de bien cerner les spécificités démographiques, urbaines, sociales et économiques de notre arrondissement. Quelques éléments…

… sur la population : après une forte baisse de 1975 à 1999 (-19%), nous connaissons un retournement de la situation avec une hausse de 1,4% pour la première fois sur la période 1999-2006. Environ un habitant sur deux du 3e arrondissement est un cadre.

… sur la mixité habitat/économie : même mouvement que pour la population mais sur des périodes différentes, baisse de 35% de 1989 à 2003 et retournement avec une hausse de 5,4% de 2003 à 2007, avec une forte baisse des commerces de gros et une très forte augmentation des commerces de prêt-à-porter.

… sur la structure démographique : 56,6% de célibataires, 20,3% de familles avec enfants (dont une forte présence de familles monoparentales), 24% de foyers sans enfant, 41% de jeunes adultes de 20 à 39 ans.

… sur la nature du bâti : 25346 logements, 78% de résidences principales (85% sur Paris), prédominance du F2 et du petit F3, 3,1% de logements vacants selon les impôts.

… sur les comportements « durables » : 56,5% des logements chauffés individuellement avec des radiateurs électriques, beaucoup d’effort à faire ! Nous avons donc visé juste avec notre combat pour une OPAH Développement Durable !

Nous avons pu attirer l’attention de Jean-Yves Mano sur trois éléments qui nous tiennent à cœur :

- la nécessité de faire du logement social dans le diffus. En effet, le nombre de monopropriétés devient très faible dans notre arrondissement. Les dispositions du PLU ne s’appliquent que sur un petit tiers du 3ème, le reste étant géré par le PSMV. Il faut donc penser à produire dans le diffus. Mais à produire intelligemment. Nous ne sommes pas là pour acquérir un logement par ci, par là. Cela serait économiquement ingérable (imaginez un instant la gestion locative après) et politiquement incongru (nous ne sommes pas là pour empêcher un jeune couple de vendre leur premier studio pour se racheter un F2 ou un F3). Cependant, nous devons pouvoir nous porter acquéreur quand un copropriétaire majoritaire décide de vendre une partie importante d’un immeuble. Pour cela, il faut faire une étude et répertorier les immeubles avec copro majoritaires. Cela était demandé dans le vœu que j’ai fait voter lors de notre dernier Conseil d’arrondissement, c’est aujourd’hui en cours !

- la nécessité de faire du logement accessible pour les personnes âgées. Le 3ème arrondissement est celui du centre de Paris où habitent le plus de séniors : plus de 5000. Mais c’est également celui qui comporte le plus d’immeubles sans ascenseur donc avec des étages inaccessibles. Pour beaucoup de nos séniors, c’est être condamné à l’exclusion ou à quitter le 3ème. Il faut donc développer l’accessibilité via des ascenseurs dans les immeubles sociaux. Nous avons également discuté de mon projet « réseau logements personnes âgées interG » (mobilisation des bailleurs sociaux pour réserver et adapter des logements pour séniors avec plateformes de services). Bonne réception, possible soutien, affaire à suivre quand le tour de table de tous nos partenaires potentiels sera fait !

- la nécessité d’affiner la politique de conventionnement des logements dans le 3e ardt. Le 3eme comporte un parc social composé de logements dit PLI ou LLI (1) et de logements dit SRU (composés de 862 logements et de trois catégories PLAI (2), PLUS et PLS (3). Ces derniers correspondent aux besoins de 74% des Parisiens. Pierre Aidenbaum et moi-même nourrissons une crainte. Une bonne partie des logements PLI et LLI sont conventionnés en PLAI ou PLUS à leur libération. Ce qui est une bonne chose car cela nous permet de palier aux faibles opportunités foncières pour la construction de nouveaux logements et en même temps de mettre en adéquation notre parc avec la réalité sociale. Une part non négligeable de logements reste en PLI et LLI et sont tout de même attribués à des demandeurs qui en ont aussi besoin. Cependant, force est de constater que nous avons beaucoup produit de logements PLAI et PLUS et peu de PLS. Il faut faire attention à ce que cela ne soit pas les classes moyennes les moins modestes mais tout autant touchées par la crise du logement qui en pâtissent. Il y a donc un intérêt à se pencher sur l’état de notre parc social afin d’être toujours au plus près de la réalité sociale de Paris et de notre arrondissement.

Un rendez-vous passionnant et plein d’enjeux. Car si notre objectif est de doter Paris de 40000 logements sociaux supplémentaires d’ici 2014 pour atteindre les recommandations de la loi SRU, Pierre Aidenbaum et moi souhaitons vraiment que le 3e puisse y prendre toute sa part.

Comme toujours (4), c’est un Jean-Yves Mano intransigeant sur nos objectifs pour le logement social, brillant sur les analyses sociales et économiques de nos arrondissements, et ouvert sur les projets et ambitions portés par les équipes municipales.


(1)340 environ réservés pour la Ville, le moins cher du plus cher, 16 euros du m²
(2)le moins cher du moins cher, 5 euros du m²
(3)le plus cher du moins cher, 12 euros du m²
(4)j'avoue avoir été son chef de cabinet pendant les deux dernières années de la précédente mandature ;)

Plus d'informations sur les planchers et plafonds de ressources pour l'attribution d'un logement social? cliquez ici

20 octobre 2009

Flash Infos - Compte Rendus de Mandat - Situation de la Maison Départementale des Personnes Handicapées


M. Gauthier CARON-THIBAULT. - Monsieur le Maire, mes chers Collègues,
Juste pour vous rappeler que la Maison départementale des personnes handicapées a été créée en 2006 pour répondre aux obligations d'accessibilité universelle définies par la loi du 11 février 2005.

Ce G.I.E. est financé à deux tiers par l'Etat et un tiers par le Département, avec un budget global de 10,165 millions d’euros, budget composé et de crédits de fonctionnement et de mises à disposition de personnels.

Le bon fonctionnement de cette M.D.P.H. est capital car elle est un véritable guichet unique traitant 71.000 demandes par an, accueillant 130 personnes par jour, recevant 450 appels téléphoniques et employant à peu près 150 personnes.

Sa mission, vous vous en doutez, est fondamentale car elle assure en particulier la reconnaissance du statut de personne en situation de handicap pour les adultes à travers la fameuse R.Q.T.H., la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, et pour les enfants, ce qui leur permet d'avoir accès aux A.V.S., quand l'Etat débloque les fonds pour réussir à les employer.

Cependant, depuis quelque temps, force est de constater que les personnes en situation de handicap reviennent vers nous, élus locaux, dans les arrondissements, pour se plaindre de plusieurs dysfonctionnements de cette M.D.P.H. - modification et réduction des horaires d’ouverture, baisse de la prise d’appels, lenteur de traitement.

Que se passe-t-il, Madame la Maire ? Je crois qu'il est important d'informer la représentation parisienne des raisons véritables et objectives qui empêchent la M.D.P.H. de bien fonctionner.

Flash Infos - Compte Rendus de Mandat - Deux sujets d'importance pour le 3ème au Conseil de Paris


Deux sujets importants pour le 3ème ardt ont été mis à l’ordre du jour du Conseil de Paris : deux délibérations actant la victoire de la Mairie de Paris et du 3ème contre les ventes à la découpe au 108 rue Vieille du Temple et au 7-9 rue des Arquebusiers ainsi qu’un vœu sur la situation d’insécurité et les nombreuses nuisances de la place Bernard Lazare. Je me suis exprimé sur les délibérations et Pierre Aidenbaum a présenté le vœu auquel le Préfet a répondu. Voici les retranscriptions de tout cela…

108, rue Vieille du Temple et 7-9 rue des Arquebusiers

M. Gauthier CARON-THIBAULT. - Je vous remercie.
Je tenais à intervenir sur ces deux délibérations car ces deux délibérations sonnent, dans le 3e arrondissement, la fin d'un long combat mené par la Mairie de Paris et la Mairie du 3e arrondissement, sans oublier les locataires de deux immeubles vendus à la découpe, rue des Arquebusiers et rue Vieille du Temple.

Pour comprendre l'intérêt de ces deux délibérations qui, somme toute, concernent, finalement, peu de logements, 16 logements, il faut se rappeler qu'avant 2006, les locataires étaient beaucoup moins protéger dans leur baux qu’ils ne le sont aujourd'hui.

C'est donc, à l'époque, une trentaine de foyers, qui, du jour au lendemain, on reçut l'ordre d'aller finir leur vie ailleurs, sans tenir compte des liens de la famille, de leur vie qu'ils avaient réussi à mener et à construire dans le 3e arrondissement.
On se souvient à l'époque de l'émotion que cela avait engagée puisque de nombreuses télés s'étaient déplacées. La Mairie de Paris et la mairie du 3e arrondissement avaient soutenu les collectifs des vendus à la découpe à cette époque. Et du coup, un bras de fer avait été instauré entre la Ville de Paris et les propriétaires de ces deux adresses via différents outils, en particulier l’outil de la préemption que nous avons constamment utilisé à chaque fois que des ventes étaient en cours, de manière à inciter les propriétaires à venir discuter avec la Mairie de Paris pour essayer de trouver une solution à l'amiable.

Aujourd'hui, c’est chose faite puisque nous avons trouvé un accord qui se résume en deux branches : une proposition de rachat pour les locataires occupant ces appartements à un prix très abordable par rapport au marché pratiqué habituellement dans le centre de Paris et, au cas où le rachat était impossible par les locataires occupants, le rachat par la R.I.V.P. aussi, bien évidemment, à un tarif compatible avec les prix du financement du logement social.

C'est donc aujourd'hui deux délibérations qui consacrent l'entrée dans le parc de logement social de 16 logements, 16 foyers qui pourront, du coup, rester vivre dans le 3e arrondissement, mais puisque bien évidemment la Ville de Paris rachète des logements et non des locataires, nous sommes très fiers de dire que ces logements pourront directement être réattribués par la suite, dès qu’ils seront libérés par les locataires en place.

J'aimerais ajouter que cette délibération, Monsieur le maire, montre que la Ville de Paris peut faire du logement social dans le diffus, à partir du moment où la quantité de logements envisagés permet une gestion aisée et compatible avec le logement social. Je tiens en même temps ici, bien évidemment, à me faire l'écho du remerciement de ces locataires qui avaient été, à un moment donné, totalement laissés à l'abandon par la loi et qui ont trouvé en la Mairie de Paris un véritable soutien.


Place Bernard Lazare

Texte du Vœu présenté par Pierre Aidenbaum


" Considérant la permanence de regroupements de personnes causant des incivilités et des nuisances sur la Place Bernard Lazare et ses alentours,
Considérant les agressions physiques dont ont été victimes des riverains,
Considérant le trafic et l’usage de drogue avérés sur ce périmètre,
Considérant que le dernier week-end de septembre a connu un pic de violence jusqu’alors inégalé et inconnu dans le 3ème, mettant en cause une cinquantaine de jeunes adultes armés, pour certains, de barres de fer,
Considérant que la situation de la Place Bernard Lazare s’est profondément dégradée et qu’un palier a été franchi dans l’escalade de la violence,
Considérant l’inquiétude des riverains et leur émotion bien légitime,
Considérant que les effectifs de police du 3ème arrondissement semblent insuffisants, tendant même à diminuer, impuissants à mener en ces conditions une action pérenne permettant un retour à la normale de la situation,

Sur proposition de Pierre Aidenbaum et des élus du groupe socialiste, radical de gauche et apparentés, le Conseil de Paris émet le vœu que le Préfet de Police de Paris mobilise tous les moyens à la hauteur de cette situation afin d’assurer la sécurité et la tranquillité des parisiens, et particulièrement en terme d’effectifs de police dans le 3ème arrondissement."


Réponse du Préfet

Il est exact que le 27 septembre dernier vers 18 heures, une rixe entre groupes rivaux de jeunes individus munis d’armes par destination, a eu lieu rue Montgolfier. Un jeune âgé de 18 ans, non connu préalablement des services de police, a été légèrement blessé au cours de cet affrontement.

Le même soir, un peu plus tard, les policiers, vigilants, surprenaient ce qui était vraisemblablement l’un de ces groupes vers 21 h 30 mais la vingtaine d’individus prenaient immédiatement la fuite.

De nouvelles bagarres pouvant être liées aux précédentes, étaient constatées le lendemain vers 19 h dans le 10e arrondissement. Un individu était blessé à la tête et d’autres armes par destination, telles que des béquilles et des barres de fer trouvées dans les rues avoisinantes.

En l’absence d’images, les policiers d’investigation poursuivent les recherches sur la base d’indices laissés sur place. On peut souhaiter que les fichiers de police permettent de trouver, par regroupement de traces, des pistes d’enquête sérieuse.

Le regroupement d’individus agressifs place Bernard Lazare, et dans une mesure moindre, aux abords de la mairie du 3e, est un phénomène sporadique signalé depuis cinq ans.

Ce regroupement est pris en compte à titre prioritaire par le commissariat de l’arrondissement, aussi bien par la police de quartier que par la brigade anti-criminalité. Il faisait d’ailleurs partie du recensement des 78 bandes ou groupes sensibles parisiens réalisé à la fin du premier semestre et dont, chaque maire, a été informé pour ce qui concerne son arrondissement. Ce diagnostic sera réactualisé à la fin de l’année.

Les surveillances étroites du site ont d’abord, pour objectif, d’éradiquer les trafics de stupéfiants observés. Ainsi, pour la période récente :

- Sur signalement de riverains, la BAC a interpellé le 22 juillet, deux individus et saisi 50 grammes de résine de cannabis. Les deux majeurs ont été déférés devant le parquet de Paris.
- Le 8 septembre, une patrouille de la BAC a de nouveau pu interpeller en flagrant délit les auteurs d’une transaction. La perquisition qui s’en est ensuivie au domicile du vendeur a permis de saisir 420 grammes de cannabis et 85 grammes d’Ecstasy. Le vendeur a été déféré.
- Plusieurs procédures ont récemment été établies pour usage simple, dont cinq concernant des fauteurs de troubles identifiés comme appartenant au groupe causant des troubles récurrents sur le site.

S’agissant de ce regroupement, les instructions adressées aux policiers sont d’assurer une présence préventive et dissuasive, ainsi qu’une «tolérance zéro» en cas de faits délictuels ou contraventionnels. Rondes et contrôles d’identité conduisent à la dispersion régulière du groupe qui cause des nuisances sonores.

Une autre agression très grave, à l’arme blanche, a été récemment commise rue du Grenier Saint-Lazare, deux jeunes gens ayant été grièvement blessés. On notera que cette rue se situait dans le champ de la caméra dont le projet d’installation a été supprimé lors de la concertation.

Au regard du problème de regroupement agressif et du suivi individualisé à mettre en œuvre, le projet initial de fiche-action du Contrat de Sécurité d’arrondissement, récemment signé, manquait un peu d’ambition. La préfecture de police souhaite une détermination partenariale sans faille dans la mise en œuvre de la version finalement acceptée par les parties.

Enfin, s’agissant des effectifs, le commissariat comptait au 1er octobre, 281 policiers contre 284 trois ans plus tôt, soit une quasi-stabilité.

19 octobre 2009

Flash Info Compte-Rendu de Mandat - Avenir du Samu Social de Paris


Monsieur le Maire, mes cher-e-s Collègues,

Le Samu Social a été créé en 1993 et pris la mission d’ « aller à la rencontre des personnes qui dans la rue paraissent en détresse physique ou sociale ».

Aujourd’hui par cette délibération, nous abondons comme chaque année le budget du GIP. Et comme chaque année, notre participation est en hausse afin de toujours mieux répondre et donner suite aux milliers d’ appels reçus chaque année, 375 000 en 2008. C’est cette année 2 839 000 euros que nous versons, 6,2% de plus que l’année dernière, 73,7% de plus que depuis 2001.

2 ans avant la fin de la convention constitutive, cette reconduction doit être l’occasion de faire un point sur l’action du GIP et sur les nouvelles problématiques qui se posent au territoire parisien, à ses exclus, et qui doivent faire influer son organisation.

La première chose à prendre en compte, c’est la modification du terrain législatif qui avec la loi DALO renforce l’obligation des principes de non remise à la rue, de non abandon et d’accueil inconditionnel.

Aujourd’hui, la Ville de Paris finance un plan pour développer 2000 places en structures d’hébergement et 3 900 places sont actuellement ouvertes à Paris. Ces structures sont adossées à un projet social qui permet de définir le public accueilli et de lui assurer un suivi particulier, adapté à leur problématique. La question de savoir comment le Samu Social peut diriger au mieux les personnes prises en charge vers ces places quand elles sont vides se pose donc.

C’est un véritable enjeu car 28% des demandes initiales se soldent par une impossibilité de prise en charge, sans doute faute à un relais efficace instaurée entre Samu Social et établissement d’hébergement. Il ne faudrait pas que cette situation envahisse les autres activités du Samu, en particulier la recherche de continuité d’hébergement (71% des nuitées pris en charge par le Samu sont du prolongement de prise en charge) car sinon l’action sociale deviendrait inefficace.

Le deuxième chantier qui doit être posé est celui du renforcement des maraudes suite à la diversification des problématiques sociales.

Depuis maintenant 15 ans, le Samu Social a pu récolter des informations et contribuer à la prise en compte de l’urgence dans la rue. C’est aujourd’hui :
- 15% ont moins de 26 ans
- 6% ont plus de 60 ans
- 1 sur 5 femmes
- Augmentation des problèmes dermato, psycho et pneumo

Tout cela renforce la nécessité et l’actualité du slogan du Samu Social « Solidaires Sans Condition ». Aujourd’hui, plusieurs maraudes officient sur Paris. Leur efficacité est chaque année prouvée avec une augmentation constante du nombre de personnes rencontrées et « débusquées », en particulier grâce à la mise à disposition renforcée de personnels de la Ville pour les maraudes en hiver.

C’est donc aujourd’hui une vraie compétence qui a été créée au sein de ces maraudes et qui devraient pouvoir être mobilisée afin de mieux procéder aux évaluations sociales nécessaires aux orientations proposées.


Enfin, troisième et dernier chantier relié, celui du besoin d’une action de plus en plus locale du SSP.

En effet, de plus en plus de personnes exclues s’installent et se sédentarisent dans la rue et ne sollicitent plus d’hébergement car ceux-ci sont trop loin de leur quartier. Aujourd’hui, c’est plus de 75% des personnes à la rue pris en charge sur des lieux récurrents, voire des lieux adoptés.

Comment donc répondre à cette problématique avec cette contrainte humaine de ne pas vouloir se déraciner rendant souvent compliquée l’offre et l’action que mène le Samu Social ? De nombreuses nuitées d’hôtels sont utilisées par le Samu Social au titre des droits de priorité. Sans doute faudra-t-il rationaliser cela pour obtenir des gains de coûts et de qualité.

Cette réflexion est d’ailleurs à mener dans le cadre de la nécessaire régionalisation du Samu Social puisque, vous vous en doutez, cette réflexion ne s’applique pas qu’au territoire parisien…


Monsieur le Maire, Mes Chères Collègues, au vue de la participation de la Ville et du Département, et surtout en rappelant que ce dossier est avant tout de la responsabilité de l’Etat qui souvent peine, je crois qu’il faut tenir au courant la représentation parisienne de la manière dont notre municipalité entend gérer ces modifications et évolutions nécessaires au Samu Social pour assumer au mieux ses missions.

Réponse d'Olga Trostiansky, adjointe au maire de Paris chargée de la solidarité:

Les modifications apportées par ce projet de délibération visent à donner une base juridique aux activités du GIP Samusocial, qui se sont considérablement élargies depuis sa création en 1993. Aux missions originelles d’attribution des places d’hébergement du 115 et de maraude, des activités se sont progressivement superposées, complexifiant la gestion du Samusocial. Depuis une quinzaine d’années, les pratiques sociales et la réglementation ont également beaucoup évoluées. Les acteurs se sont multipliés et ont progressivement mis l’usager au coeur de leurs interventions. Le Samusocial a été un des acteurs majeurs de ses évolutions mais paradoxalement, il demeure aujourd’hui figé dans ses pratiques.

Comme vous le rappelez Monsieur Gauthier CARON THIBAULT, la convention constitutive du GIP arrive à son terme en décembre 2011. La municipalité parisienne finance le Samusocial à hauteur de 3 millions d’euros et représente 40 % des voix du Conseil d’Administration. Dans ce contexte, notre municipalité entend bien revoir l’ensemble des principes fondateurs du GIP Samusocial, et faire des propositions pour ajuster son offre et son fonctionnement aux besoins des personnes à la rue.

En ce qui concerne le 115, il est indispensable de le faire évoluer pour que l’ensemble des acteurs en contact avec les publics en difficulté soit en possession des disponibilités des places. Cela suppose également que les travailleurs sociaux puissent contacter le 115 en direct, et que leurs propres évaluations sociales des personnes qu’ils prennent en charge soient enfin considérées.

S’agissant des maraudes, je solliciterai un audit auprès de la DDASS pour améliorer la coordination des interventions, et faciliter les liens avec les centres d’hébergement. En outre, cette réorganisation faciliterait l’admission de ces publics dans les centres de proximité, garantissant ainsi le respect du principe de l’accueil inconditionnel et celui de la non remise à la rue des personnes accueillies.

Ces évolutions devront effectivement être menées dans la prise en compte d’une dimension régionale comme la loi nous y invite, sans toutefois envisager une fusion des 115, ni effacer les particularismes locaux.

Afin d’aborder ces questions, j’ai demandé la tenue d’un séminaire le 17 novembre prochain qui réunira l’ensemble des partenaires du Samusocial. L’objectif est bien d’amorcer cette réflexion rendue nécessaire, tant au regard de ces éléments qu’à notre volonté d’aller au-delà de la résolution de l’urgence dans les réponses apportées aux personnes sans abri.

13 octobre 2009

Le Conseil du 3ème arrondissement planche sur le Plan Local d'Urbanisme et annonce une victoire contre deux ventes à la découpe!


Tout d’abord, une très bonne nouvelle ! La fin de notre combat mené contre deux ventes à la découpe dans le 3ème arrondissement ! Il s’agit de deux adresses : le 108 rue Vieille du Temple et le 7-9 Arquebusiers. A l’époque, protégés par un faible arsenal juridique, les locataires de ces deux adresses ont reçu un congé leur intimant l’ordre de partir et de finir leur vie ici pour en commencer une autre ailleurs. Pour beaucoup, l’injustice était flagrante. Pour beaucoup, parmi lesquels la Mairie du 3ème ardt. Nous les avons donc accompagnés dans leur résistance, parfois, souvent dure. De guerre lasse, les propriétaires ont cédé et nous avons réussi à gagner le rapport de force. Au bout du compte, les propriétaires ont proposé l’achat de leurs logements à un prix très bas par rapport au prix du marché. Si les locataires en titre ne pouvaient pas les acquérir, les propriétaires se sont engagés à vendre ce parc à la RIVP pour en faire du logement social. Cette dernière solution a été le cas pour 3 locataires à Arquebusiers et pour 13 locataires sur Vieille du Temple. Ainsi, ils pourront continuer à vivre sur place et la Ville attribuera leur logement à un foyer modeste lors de leur départ.

Nous avons continué la soirée par un débat sur les résultats du Plan Local d’Urbanisme en matière de logements.

La Ville a adopté son PLU lors du Conseil de Paris des 12 et 13 juin 2006. Le Code de l’Urbanisme nous impose de mener en arrondissement un débat sur son fond et son application, en particulier vis-à-vis des résultats en matière de logements, afin d’en définir les évolutions et possibles révisions.

Rappelons d’abord nos objectifs pour la mandature : 40 000 logements sociaux à financer, 13 500 en construction neuve, une action forte pour éradiquer définitivement l’insalubrité des 1030 immeubles les plus dangereux de la capitale, pratiquer le renouvellement urbain, créer 35% de logements familiaux (F4 et plus) dans le secteur social, financer un tiers des logements et hébergements en PLAI (3 à 5 euros du m²), répondre aux besoins particuliers des parisiennes et des parisiens avec 3000 places en Foyer de Jeunes Travailleurs, 4000 pour étudiants, 2500 pour les personnes âgées, 2000 en structures hébergeantes et 1000 via le dispositif Louez Solidaire.

Quelques éléments maintenant sur les enjeux de ce PLU en matière de logements…

Deux idées générales y sont à l’œuvre: rééquilibrages entre arrondissements et rééquilibrages entre profession et logement. Pour cela, des mesures particulières ont été mises en place : la mise en place de 196 « réserves pour du logement social » qui s’activent lors des dépôts de permis de construire orientant la destination de l’immeuble et la création du principe « 25% PLU » qui oblige les promoteurs privés développant des chantiers de plus de 800 m² SHON de verser 25 % des logements créés au parc social.

Nous avons également mobilisé le PLU pour le logement en lançant des procédures d’aménagements à travers les Zones d’Aménagement Concertées et les Grands Projets de Renouvellement Urbain.

Le Coefficient d’Occupation des Sols (possibilité de construction) a également été réformé : nous l’avons augmenté de 20% si le surplus est consacré au logement social, nous l’avons également augmenté de 20% si le surplus répond à des exigences énergétiques. Et nous avons rendu cette mesure cumulable ! Aujourd’hui, le COS étant de 3, il peut être monté à 4,2 s’il répond à nos exigences sociales !

Quelques éléments de résultats en matière de logements…

60% de surfaces neuves ont été autorisées, dont 30% pour l’habitation et 30% pour les recevoir un service public. 9422 logements ont été autorisés (une augmentation de 13% par an), dont un sur deux en social. 1675 l’ont été grâce aux réserves-logements, 251 aux dispositifs « 25% PLU ». À noter : 42% de ces logements ont été créés dans la zone de protection résidentielle alors que 20% l’étaient avant

Les ZAC, quant à elle, ont permis de créer 2047 logements dont plus de 1700 dans le domaine social. D’autre part, la réforme du COS a permis d’autoriser des dépassements pour 13 Permis de Construire : 8 au motif du logement social, 4 du développement durable, 1 au motif cumulé, concernant ainsi 361 logements sociaux et 187 logements privés.

Des modifications du PLU sont déjà en cours : rajout de 93 réserves, lancement d’un processus d’études, de débats, de concertation sur l’évolution du paysage urbain parisien. Nous allons faire nôtre une des nouvelles dispositions législatives et réglementaires en particulier la possibilité d’augmenter de 50% le COS sur certains secteurs à définir. Nous sommes également particulièrement en attente des futures dispositions du Grenelle de l’Environnement pour le logement via l’urbanisme.

Pour continuer dans la réforme du PLU afin d’optimiser nos résultats en matière de production de logement social, nous allons également comme nous le demande la nouvelle loi Boutin lancer l’élaboration d’un nouveau Plan Local pour l’Habitat d’ici mars 2011.

Qu’est ce donc qu’un PLH ? C’est un document administratif qui pose le diagnostic de la situation du logement à Paris (via le dispositif que nous avons mis en place depuis 2006), définit la stratégie d’intervention de la Ville et pose les bases de la mobilisation de tous les partenaires et ce pour un période de 6 ans. Ce PLH se définit suite à une concertation entre le Maire de Paris, les Maires d’arrondissement, le Préfet, les acteurs du logement social… et, grande nouveauté voulue par la municipalité, les Maires des Communes limitrophes de Paris donnant corps à Paris Métropôle.

A cet effet, et pour nourrir le débat, j’ai proposé au Conseil d’Arrondissement de voter un vœu demandant à la Ville de lancer une étude sur la faisabilité du financement du logement social dans le secteur diffus. En effet, nous avons de moins en moins d’immeubles en monopropriété dans le 3eme et si nous voulons rééquilibrer le parc social également dans notre arrondissement, nous devrons nous orienter vers l’acquisition, à l’amiable ou par préemption, de parties d’immeubles quand celles-ci sont vendues. Il ne s’agit pas de s’attaquer aux petits propriétaires qui vendent leur studio pour s’acheter un F3 dans un autre arrondissement pour y loger sa famille, mais bien de permettre de lutter contre les ventes spéculatives qui touchent maintenant des parties entières d’immeubles. Il a pour but également de rappeler notre souhait de voir pris en compte dans la révision du PSMV les dispositions du PSMV comme le « 25% PLU » afin de faire du logement social dans des programmes qui seraient beaucoup trop cher pour la Ville.

Comme quoi, le logement est vraiment une priorité !

Signature du Contrat Local de Sécurité


Depuis l’agression homophobe devant la Mairie du 3ème ardt, l’équipe municipale n’est pas restée inactive. Nous l’avons déjà dit en son temps : une réunion d’urgence avait été organisée avec Arc 75, le club de prévention locale, et SOS Homophobie pour mettre en place de nouveaux outils.

Mais il a fallu tirer la sonnette d’alarme une deuxième fois face à la recrudescence du nombre d’agressions ces derniers temps et la présence accrue de jeunes adultes, pour certains pratiquant le deal de drogue et troublant l’ordre public par certains types de violence qu’ils engendrent.

Sous l’égide de Flora Bolter, Conseillère d’arrondissement, la Mairie du 3ème a lancé la discussion autour de son Contrat Local de Sécurité qui définit, avec tous les acteurs, qu’ils soient sociaux (comme Arc 75), institutionnels (le Tribunal) ou répressifs (le Commissariat), les nouveaux objectifs de sécurité et de tranquillité dans l’arrondissement.

Après de multiples réunions, il a été signé par les partenaires aujourd’hui en présence de Michel Gaudin, préfet de police de Paris.

Voici le discours de Pierre Aidenbaum, Maire, qui se marque par une tonalité très équilibrée sur la prévention, l’accompagnement social nécessaire et la répression tout aussi nécessaire pour bien marquer l’intérêt de la loi.

Le 2 mars dernier, le Maire de Paris signait le Contrat Parisien de Sécurité avec le Préfet de Police, le Préfet de Paris, le Procureur de la République et le Recteur.

Fruit d’une réflexion partenariale et destiné à redéfinir les priorités et les objectifs des actions pour réduire l’insécurité à Paris, le Contrat de Sécurité Parisien, a servi dans ses lignes générales de cadre de référence pour réactualiser notre CLS.

Le Contrat Local de Sécurité et de Prévention de la Délinquance d’arrondissement, CLSPDA, « nouvelle génération » remplace donc celui signé en 2003 sur la base des chiffres et diagnostics de l’époque.

Certaines situations ayant évoluées, il devenait nécessaire de faire un nouveau point d’étape et d’affirmer des priorités nouvelles adaptées aux spécificités de notre arrondissement.

Le partenariat local que nous avons entrepris a souhaité renforcer l’efficacité et la visibilité des actions menées. Diagnostic aidant, il a permis d’avoir une vision plus affinée des problématiques de sécurité de l’arrondissement et de considérer 6 axes de travail définis à travers les 10 fiches-action suivantes :

Axe 1 : Citoyenneté et Jeunesse
Fiche Action 1 Développer les actions d’éducation et d’animation en faveur de la jeunesse
Fiche Action 2 Lutte contre les discriminations et le racisme
Fiche Action 3 Développer le soutien à la parentalité

Axe 2 : Prévention à l’attention du public scolaire ou en âge d’être scolarisé
Fiche Action Traiter la délinquance dans et aux abords des établissements scolaires

Axe 3 : Lutte contre les violences
Fiche Action 5 Lutter contre les rassemblements perturbant l’ordre public
Fiche Action 6 Lutter contre les violences faites aux femmes
Fiche Action 7 Agir sur l’activité prostitutionnelle, la prévenir, informer les riverains
Axe 4 : Sécurité routière
Fiche Action 8 renforcer la sécurité routière et la sécurisation des points d’école

Axe 5 : Lutte contre les incivilités et les nuisances
Fiche Action 9 Lutter contre les infractions liées au respect et au partage de l’espace

Axe 6 : Méthodologie
Fiche Action 10 Fiche méthodologique de suivi des phénomènes de sécurité et de prévention de la délinquance

Ce texte ( 83 pages) a rassemblé pour sa rédaction tous les acteurs qui travaillent au quotidien dans le domaine de la sécurité et de la prévention de l’arrondissement : mairie, police et Parquet bien sûr, mais aussi l’Education nationale, le club de prévention Arc 75, les services sociaux.

Nous sommes en effet convaincus, et c’est toute la logique des CLS depuis 1997, que la sécurité n’est pas qu’une affaire de répression : sans une action éducative et sociale forte, qui donne aux enfants et aux adultes les moyens de s’en sortir même s’ils sont dans une situation difficile, les actions menées en matière de sécurité ne sont qu’un emplâtre sur une jambe de bois. C’est particulièrement vrai pour certains jeunes en danger, qui expriment leur détresse par des passages à l’acte parfois violents.

Refusant ce que Jaurès appelait « le dogme de la fatalité » : il serait inenvisageable pour moi, comme pour l’équipe municipale du 3e, de mettre en œuvre des mesures répressives…
… sans donner une aide particulière aux mineurs qui sont poussés par la précarité, les difficultés ou par la pression des plus grands ;
… sans donner aux jeunes majeurs la possibilité d’accéder à un métier, à l’autonomie.

Les services sociaux, l’Ecole, la prévention spécialisée ont un rôle crucial à jouer et nous les y aiderons. Nous permettons à chacun de s’inscrire sans réserve dans cette volonté.

Entendons-nous bien, il n’est pas question d’obérer le volet répression de notre CLS. Il se légitime par les violences et dégradations de l’espace public comme celles que vivent au quotidien les riverains de la place Bernard Lazare ; les agressions physiques, gratuites, qui sont inacceptables et pour lesquelles tous les moyens sont mis en oeuvre afin de rétablir et pérenniser la sécurité et la tranquillité des riverains (vœu en CA). Je veux redire ici que ce point est au cœur de mes préoccupations. Elles m’ont conduites à redéfinir les responsabilités de chacun et à appeler à une mobilisation sans faille des acteurs et partenaires. J’en veux pour preuve l’implication sur le terrain des travailleurs sociaux d’Arc 75 qui ont reconstitué une véritable équipe, celle des services de la Ville et des adjoints au maire de Paris concernés. Je veux également citer les opérations récentes des services de police, dont le nouveau commissaire semble avoir pris la mesure.

Les auteurs de ces actes doivent être poursuivis et condamnés. Nous sommes en lien constant avec la Police et le Parquet, et c’est à cet effet que nous avons défini la place BL et ses environs comme un lieu prioritaire de notre action, de même que le quartier de la mairie

Par ailleurs, nous poursuivrons comme énoncé notre vigilance en faveur des scolaires, de la sécurité routière, notamment aux abords des écoles.

Une tâche ambitieuse nous incombe, il est de notre devoir de la réaliser.

12 octobre 2009

Lancement de la Semaine Locale du Handicap - "Psy, vous avez dit psy?"


Dans le cadre du mois extra-ordinaire, organisé par la Ville de Paris, la Mairie du 3e, le Conseil Local du Handicap et les associations se mobilisent pour permettre aux parisiens de mieux comprendre le handicap psychique, en prévision de l'ouverture du 114 rue du Temple, mi 2010. Ce bâtiment rénové comportera un centre d'accueil permanent pour urgences psychiatriques et un foyer d'hébergement pour adultes en situation de handicap psychique.

Ce dernier est souvent mal perçu par la société et chacun pressent, cependant, que derrière cette appellation peut se cacher une grande variété de situations et des difficultés particulières d'évaluation, d'insertion sociale et professionnelle pour les personnes concernées

Au programme

Lundi 12 Octobre à 18h

Exposition « l'art et l'être» et son vernissage

La pratique artistique, expression personnelle et universelle, est une façon d'exprimer sa liberté et de s'affirmer comme individu. C'est dans cet esprit que l'association Oeuvre Falret porte l'exposition « l'Art et l'Etre ». Les œuvres exposées sont celles de personnes souffrant de troubles de santé mentale, pour qui la création artistique, et notamment la peinture, favorise un travail « intérieur et corporel ».

Des artistes seront présents au vernissage pour rencontrer le public.

Vernissage le Lundi 12 Octobre à 18h.
En présence de Véronique Dubarry, Adjointe au Maire de Paris, chargée des Personnes en situation de Handicap.
Mairie du 3e, rez-de-chaussée.

Mercredi 14 Octobre, 18h30

« Ô ! », SPECTACLE DE CLOWNS

Fondé en 1989, le théâtre du Cristal oeuvre de nouvelles voix artistiques et travaille avec des comédiens en situation de handicap psychique et/ou mentaux. La pièce de théâtre Ô ! met en scène cinq clowns joués par des comédiens en situation de handicap, qui dévoilent, à travers leurs univers respectifs, les petits « tracas » de leur relation au monde.

Présenté par le théâtre du Cristal
Mairie du 3e Salle des Mariages

Samedi 17 Octobre 2009, 14h.

« CHARLES GONZALES DEVIENT CAMILLE CLAUDEL »

(Extraits)

Sculptrice majeure de la fin du 19e siècle, Camille Claudel fut internée en asile psychiatrique à la fin de sa vie. L'acteur revient sur la difficulté d'être.

Mairie du 3e, Péristyle

Samedi 17 Octobre 2009, 15h.

Projection du film

« FOLLE EMBELLIE »

Juin 1940 : été inoubliable pour quatre personnes enfermées dans un asile psychiatrique, et qui vont en profiter pour découvrir la liberté !
avec Miou-Miou, Jean Pierre Léaud, Maryline Canto et Yolande Moreau

Mairie du 3e, Salle des Fêtes

Samedi 17 Octobre 2009, 17h.

« LE HANDICAP PSYCHIQUE DANS LA CITE : HISTOIRE, ENJEUX ET REALITES »

La conférence animée par Sophie Dufau, rédactrice en chef de Mediapart*, conclura la Semaine du Handicap à la Mairie du 3e autour du thème : « Le handicap psychique dans la Cité : histoire, enjeux et réalités ». Elle permettra aux responsables du futur centre d'accueil et du foyer d'hébergement de répondre aux riverains du 114, rue du Temple sur les activités de la structure.

* Sophie Dufau est l'auteur de l'ouvrage Le Naufrage de la Psychiatrie, Paris, Ed. Albin Michel, 2006, 308 p.

Mairie du 3e, Salle des Fêtes

En présence de Philippe Fabre-Falret, président de l'OEuvre Falret, Alain Bonifay, représentant des Usagers et des Familles de l'Union Nationale des Amis et Familles de Malades Psychiques (UNA FAM), et Marie Claire Fillot, Directrice adjointe de l'hôpital Esquirol

10 octobre 2009

Sur l’affaire Mitterrand…


Les défenseurs de la laïcité se sont battus pendant des années pour que la morale ne vienne pas s’immiscer dans la politique, car cette morale fait appel à un système de pensée qui refuse de donner ses origines et de définir ses fondements. C’est cette morale qui fait dire depuis trop longtemps avec des résultats désastreux que les drogues, c’est mal, l’homosexualité aussi et les jeunes filles en mini jupe, tout pareil. Et à la question « pourquoi ? », bien souvent l’on sèche… mais en attendant on bride et on réduit la liberté alors qu’elle a encore des marges de manœuvre avant d’atteindre et d’entraver la liberté d’autrui.

A côté de la morale, on peut aussi (et en mieux) parler de l’éthique. Etymologiquement, ce terme signifie « science morale ». Mais le fait d’y ajouter le mot « science » change beaucoup car cela fait basculer la morale dans l’obligation de se justifier, de se positionner dans une relation interpersonnelle au sein de notre société. C’est alors qu’on retrouve (en en faisant le choix) des notions comme la liberté, l’égalité, la fraternité comme fondement de nos actes, pour faire de nous des hommes et femmes qui cherchent à répondre à la question « comment agir au mieux ? »

Alors que penser, au regard de l’éthique et non de la morale, des actes de Frédéric Mitterrand ? Qu’ils sont inacceptables. Je ne crois pas qu’il soit pédophile. Le fait n’est en tous cas pas avéré. Ce qui est sûr est qu’il a pratiqué le tourisme sexuel, c'est-à-dire qu’il allait profiter de la pauvreté des uns pour satisfaire son plaisir et troubler son mal-être. C’est juste cela qui n’est pas acceptable.

Il n’est pas question de juger l’homme, c’est à lui seul de trouver les moyens de se mettre en accord avec ses valeurs. Mais de juger l’acte, oui. S’acharner comme il a été question sur Mitterrand est honteux et amène à confondre l’éthique collective et la morale individuelle. Et on en oublie de parler de l’acte et de ce qu’il évoque et implique.

Ne cherchons pas d’autres arguties, la prostitution, la marchandisation du corps via la prostitution est l’avènement de la banalisation de la pauvreté, de la précarité et de l’exclusion.*Ne trouvons pas non plus d’exemples inverses de personnes disant être très heureux-ses ainsi, cachant cela derrière la liberté de disposer de son corps (disposer n’est pas vendre et n’implique pas de cession, même temporaire). Lénine parlait déjà d’idiots utiles.

Hamon, Valls, Montebourg. 3 représentants d’une même génération qui n’accepte(nt) pas. Fier. Cependant, fallait-il le dire maintenant, derrière Marine Le Pen ? J’en doute, car la politique, c’est aussi une histoire de timing et de gestion du temps.

Finissons-en. Il est temps. Mais faisons en un combat, une attitude et une conviction.

« le bonheur est ce qui caractérise le bien être parfait et le fait qu’il doit toujours être possédé pour soi et non pour une autre raison » Aristote


*Ne pas me faire dire ce que je n’ai pas dit : je ne suis pas pour son interdiction mais pour sa prise en charge, ce qui nécessiterait un autre post.

06 octobre 2009

Lutte contre les drogues: le plan du gouvernement mêle involontairement le 3ème arrondissement à tout cela ;-)


Depuis quelques jours, il s’avère que le Square du Temple est au centre d’un plan de communication lancé par la Mission Interministériel de Lutte contre la Dépendance et la Toxicomanie !

Drogues: Guette l'info, Traque l'Intox!

Et bien puisqu’on n’a pas pensé à prévenir les élus du 3ème arrondissement de cette aimable initiative, laissez moi juste vous dire ce que je pense de la politique que mène le gouvernement sur le sujet des drogues…

Depuis le 29 août 2007, Etienne Apaire, ancien conseiller judiciaire de Nicolas Sarkozy de juin 2002 à octobre 2004 au moment de la rédaction de la loi sur la sécurité intérieure, a été nommé à la présidence de la MILDT. Cette décision du Président de la République a de suite inquiété les milieux sanitaires et médico-sociaux.

La crainte s’est confirmée lors de la présentation du plan gouvernemental anti-drogues 2008-2011. Quelques mesures ont de suite choqué comme la mise en place de stage de deux jours de sensibilisation aux dangers de l’usage des produits stupéfiants, au frais du condamné, peu importe le type de drogues utilisés ou encore la mise à disposition des services d’investigation dans le cadre de la lutte contre la culture du cannabis de moyens de détection innovants comme la détection aérienne ou des amplificateurs de bruits…

Ces mesures vont donc s’appliquer alors même que tous les spécialistes disent que les pratiques addictives et les consommations à risque augmentent toujours en période de répression renforcée (Addictions, vingt ans en arrière ?, in Libération, tribune du 26 mai 2008). Depuis 1987 et les premières politiques de lutte contre les toxicomanies, les meilleurs résultats, comme la baisse de la consommation d’héroïne, la diminution de la transmission du VIH chez les usagers injecteurs ou la prise en charge médicale, ont été obtenus en respectant la liberté des personnes et en se fondant sur l’information, la prévention et la lutte contre les réseaux plus que sur la stigmatisation des consommateurs.

Les premiers signes de l’application de ces nouvelles dispositions laissent songeur… Un lieu de débat avait été instauré par l’association d’autosupport ASUD, les Etats Généraux des Usagers de Drogue et de la Substitution, qui permettait de créer un lien entre les associations de prise en charge des usagers et l’Etat. Sa subvention a été purement et simplement supprimé avec l’arrivée de Monsieur Apaire… Citons aussi le jugement de la Cour de Lyon condamnant pour « aide à l’usage » et « apologie » du cannabis l’association Mille et Un Jardins, commercialisant du chanvre sous toutes ses formes (huiles essentielles, boissons, confiseries, matériel d’horticulture, produits labellisés Agriculture Biologique,…). Ou encore le recentrage de l’activité des Groupes d’Intervention Régionaux, réunissant police et gendarmerie, sur la drogue…

La législation semblait peu à peu s’orienter vers plus de prévention, d’information et de substitution pour les usagers et une répression mieux organisée vis-à-vis des trafics mafieux. Aujourd’hui, elle semble se durcir avec une répression beaucoup plus forte des consommateurs, amalgamant dangereusement ainsi usagers occasionnels, toxicomanes et trafiquants…

En attendant, on peut toujours aller au Square.