26 octobre 2010

Ca roule et vous ?




Tel est le slogan de la 3e Semaine Locale du Handicap organisée par le Conseil Local du Handicap en partenariat avec la Mairie du 3e arrondissement.

Le thème choisi cette année est l’accessibilité urbaine et nous avons eu la chance d’accueillir hier Véronique Dubarry, adjointe au maire de Paris chargée des personnes en situation de handicap, pour lancer ces 5 jours.

Pour le traiter, les membres du CLH ont choisi trois manières :

- Informer les professionnels en particulier les commerçants et les architectes qui doivent prendre en compte les nouvelles obligations qui leur sont faites en matière d’accessibilité des bâtiments. Je pense en particulier aux commerçants qui devront avoir rendu leur commerce accessible pour le 1er janvier 2015.
- Sensibiliser le grand public à travers des activités ludiques qui permettent de donner de la visibilité aux personnes en situation de handicap. Une verbalisation citoyenne aura donc lieu dans les rues de notre arrondissement ainsi qu’une inhabituelle promenade en fauteuils roulants et rollers
- Convertir notre regard en utilisant l’expression artistique qui permet de « sublimer » les problématiques et de faire passer des messages autrement que par des mots. Une exposition photo ainsi qu’une performance de danse intégrée sera la toile de fond de cette Semaine Locale du Handicap.

Pour avoir le programme, cliquez ici.

A notre petit niveau d’arrondissement, nous espérons que ces 5 jours permettront de se rendre compte que c’est généralement notre environnement et notre comportement qui rendent les uns les autres handicapées. C’est quand on oublie la marche, quand on oublie les contrastes, les rampes et plein d’autres choses de ce petit acabit que l’on rend difficile la vie de personnes qui comme vous et moi n’aspirent qu’à une seule chose : s’intégrer dans notre société et en être pleinement acteurs. Finalement, les personnes dont on parle ne sont pas handicapées… elles sont juste en situation de handicap. Et bien souvent à cause de nous.

Cette Semaine se finira par l’Assemblée Plénière du Conseil Local du Handicap qui en profitera pour débattre des actions menées cette année et pour définir les chantiers pour 2011. Si vous souhaitez en savoir plus sur son action et y participer, n’hésitez pas à vous procurer en Mairie du 3e son journal ou à envoyer un mail à clh03@paris.fr



Le résumé des activités est disponible sur le site de la Mairie du 3e.

J’en profite pour remercier Lila Derridj, Marine Sémichon et Isabelle Brunaud (de Anqa et de Danse avec les Roues), la Préfecture de Police de Paris, la CCIP, l’Association Valentin Hauÿ, l’Association des Paralysés de France, le Conseil de la Jeunesse du 3e, l’ARVHA, Mobile en Ville… et surtout les membres du Conseil Local du Handicap !


Photo Axel Ouidir

25 octobre 2010

Expulsion de Jeudi Noir, le lendemain du jugement? Une justice de classe? Et oui, madame la Marquise...



C’est une véritable honte, que l’expulsion des jeunes de Jeudi Noir occupant l’hôtel particulier dit de la Marquise, place des Vosges.

En guise de Marquise, il s’agit plutôt d’une propriétaire, certes âgée, mais qui ne l’a pas toujours été et qui depuis environ 40 ans a laissé ce bien vide alors qu’il pourrait utilement servir à loger celles et ceux qui en ont le plus besoin.

Mais ce comportement particulier a déjà été dénoncé à plus d’une reprise, par plus d’une personne, demandant à ce qu’en France on réfléchisse à de nouvelles bases pour le droit de propriété. Il est certes sacro-saint mais comme dans d’autres pays, nous pourrions envisager que le fait de ne rien faire de sa propriété ne soit pas reconnu et accepté, comme en Allemagne où cela est un délit.

Cette fois-ci, c’est l’action et la réponse de l’Etat que nous dénonçons.

Le jugement condamnait à l’expulsion et au paiement d’une indemnité d’occupation de 100 000 euros versée directement à la propriétaire, qui disons le tout net n’en a nullement besoin.

L’expulsion, elle est effectivement de droit, même si je continue à penser que ces militants ont eu raison d’agir ainsi, d’ailleurs comme la Cour d’Appel qui les a condamnait. Cependant le concours de la force publique vient du Préfet de Police, du représentant direct de l’Etat.

Le lendemain de la décision de justice confirmant l’expulsion, le Préfet de Police organisait leur expulsion. Sur d’autres sujets, on connaît l’Etat beaucoup moins rapide, mais sur celui-ci il nous bluffe par sa capacité de réaction.

Justice de classe ? Sans doute. Comme tout ce que fait notre gouvernement aujourd’hui. Mais ne nous étonnons pas cette décision reflète bien l’esprit de Benoist Apparu : diminution du budget social de l’aide à la pierre, taxation des locataires des bailleurs HLM, fin de la rétroactivité des allocations logement. Qu’on ne nous dise plus que les pauvres et les précaires ne sont pas les cibles de ce gouvernement.

En attendant un rendez-vous que nous pouvons nous donner dans quelques mois, dans un an, dans dix ans, pour voir si la propriétaire de cet hôtel souffrait vraiment de l’impossibilité d’utiliser son immeuble, rendez-vous est donné ce soir à tout-e-s celles et ceux qui veulent que reste en France une vraie politique du logement, pour les précaires, les classes moyennes, les étudiants…

RDV ce soir 18h devant le 11bis, rue de Birague.


Les principales réactions à cette expulsion


Le site de Jeudi Noir

20 octobre 2010

Conseil de Paris : Budget et salles de consommation au programme.


Lors du dernier conseil de Paris, deux points particulièrement importants ont été abordés. Le premier est le projet de budget 2011. Les effets de la crise impactant largement les parisiens, notamment en termes d’emploi et de logement, les priorités de ce budget 2011 ont naturellement été portées sur la solidarité, mais aussi sur la mixité, le développement économique et la ville durable. Afin de poursuivre ces objectifs, l’effort devra être poursuivi en direction d’une politique ambitieuse de logement. Ainsi, c’est 6 000 nouveaux logements sociaux qui devront voir le jour d’ici 2011. De la même manière, 4 500 nouvelles places de crèche sont prévues d’ici 2014 et 30 hectares d’espaces verts seront aménagés. En tout, 1,6 milliards d’euros d’investissements seront consacrés à la ville de Paris. Concernant l’emploi, même si le niveau de chômage reste moins élevé à Paris, la ville prend en compte dans le budget 2011 l’augmentation des actions en faveur de l’emploi et de la création d’entreprise et dotera à ce titre le fonds Paris Innovation Amorçage à hauteur de 2 millions d’euros.

Le budget 2011 sera donc marqué par la solidarité avec une augmentation généralisée de la dépense sociale, tout en continuant à promouvoir l’offre de transports alternatifs à la voiture individuelle (Vélib’, tramway, Autolib’,…). Toutefois, la ville de Paris devra faire face au désengagement croissant de l’Etat. En effet, la réforme de la taxe professionnelle fera, d’une part, peser une incertitude préjudiciable à la fiscalité parisienne. D’autre part, la dotation globale de fonctionnement (somme attribuée par l’Etat au fonctionnement des collectivités) représente à Paris 20% des recettes de fonctionnement. Son gel annoncé entraînera un manque à gagner de 30 millions d’euros. Par ailleurs, au titre de la compensation du RMI/RSA, la dette de l’Etat à l’égard de la collectivité parisienne s’est accrue en un an de 35 millions d’euros. Quoi qu’il en soit, conformément aux engagements de l’équipe municipale, les taux d’impôts directs locaux resteront au même niveau jusqu’en 2014.

Le second sujet abordé a été le débat sur les salles de consommation à moindres risques. En effet, afin de palier les situations de détresses humaines et les troubles à l’ordre publics liés à la consommation de drogue dans les lieux publics, la collectivité parisienne a décidé d’autoriser l’ouverture de ces salles de consommation. Cette décision fait suite à la signature en décembre 2009 d’une convention entre le conseil de Paris et l’association « Elus, Santé Publique et Territoires ». L’objectif était alors la mise en place d’un groupe de travail et de réflexion sur l’expérimentation de salles de consommation à moindre risque. Presque un an après, ce groupe de travail a finalement conclu que les salles de consommation participaient d’une nouvelle politique de prévention et d’accompagnement vers le soin et l’insertion sociale des usagers de drogues les plus marginalisés. D’autre part, ces salles de consommation contribueront à réduire les nuisances dans l’espace public et à limiter les tensions entre riverains et consommateurs de drogues.

19 octobre 2010

Flash Infos Compte Rendu de Mandat - Conseil de Paris des 18 et 19 octobre - Financement de la Ville au Samu Social


Monsieur le Président,
Mes cher-e-s Collègues,

Comme tous les ans, nous allons voter la contribution de Paris au budget du Samu Social.

C’est près de 2,94 millions d’euros qui vont être versés pour mener à bien la gestion d’un Espace Solidarité Insertion, la mission tuberculose, l’hébergement hôtelier utilisé dans le cas d’évacuation et surtout des actions de maraudage. Que ses acteurs soient d’ailleurs ici félicités.

Ces missions sont de plus en plus d’actualités et la Ville de Paris depuis 2001 a fait le choix assumé de renforcer sa participation en augmentant son budget de près de 75% alors que cette mission relève de l’Etat.

Cette délibération est également l’occasion de rappeler que la convention constitutive du GIP Samu Social va prendre fin en 2011 et que si nous sommes décidés à rester doté d’un tel outil, nous entendons bien faire entendre notre voix pour le parfaire afin que son action soit encore plus pertinente.

En effet, le Samu Social est un fabuleux outil qui quand il est sollicité par les pouvoirs publics fait preuve d’une grande force de réaction. Son savoir faire s’est grandement développé depuis maintenant 15 ans, pas uniquement dans le secteur de la prise en charge social mais aussi sanitaire et social. De plus, il a une capacité très importante à mobiliser autour de lui mécènes et bénévoles, ce qui est très important, en particulier à l’approche des grands froids.

Cependant, les bases de cette réussite font face à une évolution très importante du public à la rue avec une hétérogénéité croissante. Si nous voulons que le Samu Social améliore sa réactivité face à cela, il faudra qu’il soit doté d’une part d’outils d’observations plus importants et d’autre part que ces modes de prises en charge soient repensés.

Je pense par exemple au 115 qui reste, malgré les améliorations, très difficiles à joindre pour les primo-arrivants à la rue ou encore aux maraudes véhiculées du Samu Social qui rencontrent de plus en plus de monde mais qui paradoxalement réussissent de moins en moins à les accompagner dans les centres d’hébergement. S’il faut bien sûr travailler sur les projets sociaux de ces centres, il faut aussi sans doute nous interroger sur l’efficacité de cette modalité de prise en charge et sur la façon de l’améliorer afin que la participation financière et matérielle que nous versons soit la plus efficace possible.

Un autre aspect d’évolution indispensable de l’organisation du Samu Social est sa territorialisation et sa coordination avec les autres acteurs sociaux.

Il y a un 115 par département sans réelle mutualisation des moyens et des pratiques alors que les populations à la rue ne connaissent pas ces frontières institutionnelles. De plus, si nous reconnaissons une nécessaire régionalisation de la prise en charge de la grande exclusion, force est de constater que le Samu Social de Paris se trouve confronté à une situation inégalitaire avec 60% des places d’hébergement concentrées dans notre seul département, sans forcément observer un regain de solidarité parmi certains autres départements.

Aujourd’hui, plusieurs chantiers ont été ouverts par l’Etat : le Système Intégré d’Accueil et d’Orientation, qui devra géré les places d’hébergement disponibles, le Plan Régional d’Accueil, d’Hébergement et d’Insertion, qui a pour ambition de coordonner la lutte contre l’exclusion au niveau régional, le Plan d’Action Renforcé en direction des personnes Sans Abri, qui a pour objectif de restructurer les hébergements existants et de proposer une offre nouvelle,…

Dans ces dispositifs, le Samu Social aura vocation à jouer une place de gestion prépondérante. Mais dans ces multiples plans d’action, Paris devra veiller à ce que l’Etat se donne véritablement les moyens de combler ces manques et à ce que chaque département assume sa part de solidarité nécessaire, je pense en particulier aux Yvelines ou aux Hauts de Seine.

Ainsi, le Samu Social pourra se recentrer sur sa mission d’origine en respectant les notions d’accueil inconditionnel et de continuité de prise en charge afin de permettre à toute personne à la rue, quelque soit sa problématique ou son origine, de trouver un hébergement en urgence puis en stabilisation. Cela impliquera sans doute de revoir le projet de certains établissements gérés par le Samu Social ainsi que ses relations avec les autres acteurs de la lutte contre la grande exclusion afin de remplir ces objectifs.

Monsieur le Président, mes cher-e-s collègues, le Samu Social va fêter ses 15 années. Ce sont tant d’années de savoir faire et de compétences agglomérées. Notre collectivité l’a toujours accompagné et soutenu financièrement. Mais comme toute structure, elle doit se repenser afin de toujours remplir ses objectifs. En 2011, cette occasion nous sera offerte. Sachons la saisir tant l’enjeu humain est grand.

Réponse d'Olga Trostiansky - Adjointe au Maire de Paris chargée de la Solidarité et de la Famille

Monsieur CARON-THIBAULT, je vous remercie d’appeler l’attention de notre assemblée sur l’engagement de la collectivité Parisienne au sein du Samu social de Paris et plus globalement son fort investissement dans la lutte contre l’exclusion.

Notre priorité est l’accompagnement social et notre objectif, une sortie durable de la rue. Et bien que la prise en charge des personnes sans abri soit une responsabilité de l’Etat, 286 M d’€ ont été mobilisés en 2009 avec notamment : le financement des maraudes et des 15 accueils de jour, les 3 permanences sociales d’accueil, les 9 centres d’hébergement, la création de 2000 places d’hébergements d’ici 2014 ou encore les 1300 familles hébergées à l’hôtel au titre de l’aide sociale à l’enfance.

Comme vous l’avez évoqué, le samu social de Paris est à un tournant de son histoire. Fort de notre expérience parisienne et de notre investissement, nous défendrons fermement auprès de l’Etat plusieurs orientations que je souhaite partager au sein de cette assemblée.

S’agissant des publics pris en charge par le samu social, il n’existe pas une catégorie supposée homogène d'exclus, mais une diversité de public aux origines, aux parcours et aux difficultés différentes : de plus en plus de familles et de travailleurs pauvres, des jeunes, des personnes avec chiens ou affaires personnelles, des migrants isolés, des roms. Pour bien répondre à cette diversité, le 115 doit être toujours joignable, offrir une solution adaptée et se recentrer en direction des primo-arrivants à la rue.

Dans le cadre de la régionalisation de la veille sociale souhaitée par l’Etat, une véritable coordination des 115 départementaux franciliens devra être mise en place. En effet, l’Etat évalue le manque de places d’hébergement en Ile-de-France à 14 000 et cette coordination permettrait donc d’avoir une visibilité et d’utiliser toutes les places disponibles en Région.

Nous souhaitons aussi que le PHRH, en partenariat avec tous les départements d’Ile-de-France, puisse prendre en charge l’hébergement des personnes à l’hôtel suivies par le département de Paris. Cette mutualisation, en plus d’un gain financier avec des nuitées moins chères, permettrait à nos travailleurs sociaux de se consacrer uniquement à l’aide à l’insertion et à l’accompagnement des familles sans logement. Nous avons déjà commencé ce travail avec une expérimentation dans le 18ème arrondissement qui sera menée l’an prochain.

Enfin, comme je l’ai dit, l’Etat évalue le manque de places d’hébergements disponibles à 14 000. Pour offrir une solution adaptée à tous, nous demandons donc à l’Etat de renforcer la production d’hébergements et de logements accessibles aux plus démunis en Ile-de-France, respectant les normes de qualité et de dignité comme le principe de non remise à la rue et la loi DALO.

Je vous remercie.

18 octobre 2010

Flash Infos Compte Rendu de Mandat - Conseil de Paris des 18 et 19 octobre - Réalisation de la Résidence Sociale du 16, rue de Beauce


M. Gauthier CARON-THIBAULT. - Monsieur le Maire, Mes cher-e-s collègues,

La Ville de Paris possède un immeuble à usage d'hôtel de tourisme au 16, rue de Beauce dans le 3e arrondissement. Bien évidemment, la vocation de la Ville n'est pas la gestion hôtelière de ce type d'endroit et, fort logiquement, nous avons décidé de le remettre au service des Parisiens, en particulier cette fois-ci des Parisiennes, en accueillant une résidence sociale qui sera gérée par l'association le F.I.T., Foyer International des Travailleuses, "Une femme, un toit".

Comme vous l'avez rappelé, Monsieur le Maire, cette résidence sociale sera composée de 10 places et aura pour vocation d'accueillir 5 jeunes femmes avec un enfant ou 5 jeunes femmes enceintes qui ont toutes comme point commun, d'une part, de venir déjà d’une structure d'hébergement, d'autre part, d'avoir subi des violences familiales et/ou conjugales.

Si la mairie du 3e arrondissement a voulu ce projet, c'est que nous avons dans le 3e le plus gros centre d’hébergement et de réinsertion sociale pour jeunes femmes et que, malheureusement, ce C.H.R.S. n'est pas labellisé pour accueillir les nourrissons et leur mère dans des conditions convenables.

De ce fait, tous les ans, un certain nombre de parcours de réinsertion se trouvaient altérés par le manque de places de structures adaptées et ces jeunes femmes passaient d'une structure d’hébergement avec un suivi social très appuyé à un retour dans l’errance dans les hôtels meublés ou, au mieux, dans des structures de type centre maternel.

Cette résidence sociale va donc se vivre comme une véritable passerelle entre le centre d’hébergement et de réinsertion sociale et le logement social ou le logement privé, de manière à permettre à ces jeunes filles de parfaire leur insertion sociale et professionnelle.

Je tiens enfin à souligner une spécificité de cette résidence sociale, à savoir que le rez-de-chaussée, qui sera un rez-de-chaussée collectif relativement grand, sera ouvert sur l'extérieur, car nous sommes en train de travailler avec l'association de manière à pouvoir en faire à la fois un lieu de permanence pour des associations féministes du style Violences Conjugales ou le Planning familial. Ce sera également un lieu d’école de la parenté qui permettra un suivi social particulier pour les familles qui sont en hôtel meublé.

Monsieur le Maire, mes chers collègues, cette délibération montre bien que la Ville de Paris cherche par tous les moyens à adapter son parc d'hébergement aux problématiques rencontrées par les personnes les plus précaires.

15 octobre 2010

Stop aux expulsions locatives!


Rendez-vous militant aujourd’hui dans le 3e à l’appel du Réseau Stop aux Expulsions Locatives.

Nous approchons de la période de trêve hivernale jusque mars, période pendant laquelle les foyers menacés d’expulsion pourront souffler. Mais d’ici là, bon nombre d’expulsions auront lieu.

Il ne faut pas croire que toutes les personnes qui se font expulser sont de mauvaise foi. La situation économique touche toujours les mêmes et la spirale des problèmes se met en marche. Je préfère blâmer le propriétaire qui loue ses appartements à des prix exorbitants et qui se plaint de ne plus encaisser ses loyers plutôt que la personne qui met tout son courage à retrouver un travail pour reprendre le paiement des loyers. Je ne comprends pas non plus pourquoi en France le congés pour vente n’est pas plus encadré. N’est-il pas possible de vendre un logement occupé plutôt que de chercher à le vendre vide ? N’y a-t-il pas des moyens fiscaux pour combler le manque à gagner qu’il y a entre la vente vide et la vente pleine ? Cela existe dans d’autres pays…

Ma présence lors de ce rendez-vous a aussi été pour marquer mon énervement face à un pouvoir préfectoral qui devient souvent schizophrène… Des personnes ont vu leur demande de logement reconnu prioritaire par la commission du Droit au Logement Opposable, d’autres personnes attendent que leur dossier passe, d’autres personnes ont obtenu un logement et sont en attente de signer le bail. Et bien peu importe, bien souvent, ces personnes se retrouvent expulsés si les élus locaux, avec les services sociaux n’interviennent pas. Ce que le préfet donne d’une main, il le reprend de l’autre. C’est à n’y rien comprendre…

Mais peut-être que la seule chose que nous devons comprendre, c’est que la politique de ce gouvernement en matière de logement et de prévention des expulsions est de ne pas faire de cadeaux aux classes populaires et aux couches moyennes, les premières touchées par la crise du logement, comme le montre le récent rapport de la Fondation Abbé Pierre. En effet, j’ai déjà expliqué ici en quoi le gouvernement avait décidé de tourner le dos à 100 ans d’histoire du logement social en France. Aujourd’hui, le gouvernement semble aussi vouloir casser la chaîne de solidarité. Cela fait deux ans que nous demandons à son représentant, le Préfet, de réunir les signataires de la charte de prévention des expulsions locatives. Cela fait deux ans que nous attendons.

En attendant, le préfet nous écrit pour nous demander si nous acceptons de mettre à disposition, comme l’année dernière, une salle municipale pour héberger les SDF pendant le plan grand froid… Bien sûr. Mais on croit rêver.

13 octobre 2010

Compte-Rendu de Mandat de Bertrand Delanoë: se loger à Paris


Comme chaque année, Bertrand Delanoë, maire de Paris, rend compte des actions
entreprises par la municipalité parisienne. Dans ce cadre, la traditionnelle tournée des mairies d’arrondissement l’a amené à tenir une réunion mardi soir en mairie du 3ème. L’occasion d’insister sur la politique ambitieuse menée par la mairie de Paris et par le 3ème arrondissement en termes de logement. Bertrand Delanoë a tenu à rappeler l’indispensable objectif de l’accès à un logement digne pour tous. Afin d’y parvenir, un certain nombre de dispositifs ont été mis en place. Initié en 2004, un prêt à taux zéro, le prêt Paris Logement, a par exemple permis à 11 406 ménages parisiens d’acquérir leur premier logement. Par ailleurs, ce n’est pas moins de 6 200 logements étudiants qui ont été financé depuis 2001. 1 500 nouveaux devraient suivre d’ici 2014. Concernant le logement social, la ville à agrandi son parc de 42 208 logements depuis 2001. Chiffre qui devrait être porté à 70 000 d’ici 2014, ce qui permettra à Paris d’atteindre le seuil légal des 20% de logements sociaux.

Le logement doit également être considéré dans une perspective de réinsertion. A ce titre, 2320 appartements en résidences sociales ont été créés depuis 2001. Dans le 3ème arrondissement, nous menons un certain nombre de projets dans cette perspective, comme par exemple la future maison relais de la rue du Vertbois qui sera destinée à héberger des SDF vieillissants. De la même manière, la ville de Paris a mis en place le dispositif « Louez solidaire » afin de permettre aux familles en difficulté hébergées à l’hôtel de déménager dans des logements temporaires dans un premier temps, puis pérennes à terme. Enfin, dans sa lutte contre l’insalubrité et l’habitat indigne, la municipalité parisienne a permis le traitement de 20 000 logements depuis 2002 avec des dispositifs de financement des diagnostics et des travaux.

Le logement doit être érigé au rang de priorité. Qu’il s’agisse des étudiants, des personnes en grande difficulté sociale ou même des classes moyennes de plus en plus touchées par la « crise du logement », tout le monde a le droit à un logement digne à Paris en 2010.

Je retiens aussi de ce moment l’intervention de Jean-Claude Driant, universitaire et urbaniste, qui a dressé un tableau de l’état locatif des couches sociales sur Paris. Selon lui, il y a deux parties de la population qui ne bouge pas : les classes aisées et les classes populaires. Les classes aisées n’ont pas de problème pour se loger et les classes populaires trouvent à se loger dans des conditions très précaires, voire indigne, dans Paris car d’une part personne n’accepte de prendre les logements que eux louent et d’autre part leurs emplois et les contraintes attachées (horaires, modes de transport,…) les incitent à chercher à vivre au plus près de leur lieu de travail. Au milieu, il y a les classes moyennes qui vont et viennent entre Paris et la banlieue avec comme facteur déterminant le nombre d’enfants. Il y adonc tout intérêt à produire des logements pour les classes populaires pour garantir la dignité de leurs conditions de vie et des logements pour les classes moyennes afin d’éviter leur migration ce qui aurait pour cause de faire perdre à Paris sa mixité sociale. La politique que nous menons va donc dans le bon sens car elle doit permettre de donner une réponse à tous les acteurs de la cité. Et c’est sans doute pour cela que depuis maintenant plus de deux ans le solde des entrées/sorties dans Paris est positif.

Aujourd’hui dans le 3e, 13 chantiers sont en cours.

12 octobre 2010

Conseil d’arrondissement: réaménagement des halles, logements sociaux et… incendies.


Hier soir, se déroulait en mairie le conseil d’arrondissement du 3ème. A cette occasion, Christine Frey, adjointe en charge de l’urbanisme et de l’aménagement, a réalisé une communication sur le bilan d’avancement du projet de réaménagement du quartier des halles. Un certain nombre de grands points afférents au projet devront donner lieu à la passation de nouveaux marchés. A ce titre, ce sera notamment le cas des projets centraux que sont la réalisation de la canopée et la restructuration des circulations intérieures du forum des halles, l’aménagement du jardin, l’adaptation du forum tel qu’il existe aujourd’hui, et la restructuration des espaces publics de voierie de surface et souterraine. Christine Frey a tenu à insister sur la passation d’un marché intéressant concernant une assistance à maîtrise d’ouvrage pour la mise en œuvre d’une démarche d’insertion par l’activité économique. Ce marché a été attribué au Plan Local d’Insertion et d’Emploi afin de permettre de faire de ces travaux une perspective pour les personnes en parcours d’insertion.

Je suis ensuite intervenu au sujet de la réalisation par la RIVP d’un programme d’acquisition-réhabilitation d’une résidence sociale comportant 10 logements au 16, rue de Beauce. Cette résidence, qui sera gérée par l’association du Foyer International des Travailleuses, devra accueillir 10 jeunes femmes dont 5 enceintes et 5 jeunes mères. Elle devra permettre l’insertion professionnelle de ces jeunes femmes victimes de violences conjugales, tout en consolidant leur insertion sociale. Les travaux, qui commenceront en 2011 devraient s’achever fin 2012. Originalité par rapport aux résidences sociales traditionnelles, elle sera ouverte sur le reste du 3e car nous allons créer au rez de chaussée un lieu de soutien à la parentalité pour les femmes seules de l'arrondissement et un endroit de ressources consacré aux droits des femmes. Il faut par ailleurs noter que le label Patrimoine Habitat Environnement sera atteint pour cette adresse. J’ai ensuite présenté le projet de location au profit de la RIVP de l’immeuble communal situé au coin du 9, rue de Béarn et du 10, rue des Minimes afin d’y accueillir des logements sociaux. Ce transfert à la RIVP constitue la première étape du projet.

Enfin, Pierre Aidenbaum a présenté un vœu sur le renforcement des moyens et des services de police, vœu consécutif aux incendies criminels dont le 3ème arrondissement a été l’objet ces derniers jours. Ces incendies visant des deux roues motorisés ont naturellement des répercutions sur le bâti alentour et ont causé la destruction d’un magasin de chaussures, d’une galerie d’art, et d’un local de la bibliothèque Marguerite Audoux. Le vœu consiste donc en une demande auprès du maire de Paris de solliciter le préfet de police afin de renforcer les rondes pour retrouver le ou les auteurs de ces incendies.

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VŒU POUR UN RENFORCEMENT DES MOYENS DES SERVICES DE POLICE


Considérant que Jeudi 30 septembre, une quinzaine de scooters a été incendiée rues des Coutures Saint-Gervais, et Pastourelle, provoquant d’importants dégâts sur les façades de plusieurs immeubles,

Considérant que dans la nuit de 9 au 10 octobre un incendie a ravagé plusieurs motos et scooters rue du Perche, endommageant sévèrement la façade d’un immeuble au rez-de-chaussée, un magasin de chaussures, ainsi qu’une galerie d’art,

Considérant que dans la nuit du 10 au 11 octobre , huit scooters et un véhicule de tourisme ont été la cible d’un incendie rue Portefoin, causant un sinistre important sur la façade de l’immeuble abritant la Bibliothèque municipale Marguerite Audoux,

Considérant que ces incendies à caractère criminel ont visé des deux roues stationnant sur des emplacements de manière successive, sur un périmètre restreint et dans des délais rapprochés,

Considérant la dangerosité de tels actes et le sentiment d’insécurité constitué par cet ensemble de faits,

Considérant les atteintes portées aux biens et aux personnes, et notamment à un équipement municipal,

Le Maire du 3è et l’équipe municipale émettent le vœu que le Maire de Paris demande au Préfet de Police de Paris des moyens supplémentaires pour identifier le(la) ou les auteur(e)s de ces faits et de manière générale pour lutter contre la délinquance dans le centre de Paris.

11 octobre 2010

La nuit qui brûle n’est pas la nuit qui dort, qui s’amuse ou qui travaille.


Au croisement de la rue Charlot et de la rue du Perche...

Difficile de comprendre ce qu’il peut y avoir dans la tête des personnes qui sont à l’origine ces derniers jours des incendies de deux-roues dans l’arrondissement. Trois incendies la nuit du 29 au 30 septembre (rues de Poitou, Pastourelle et des Coutures Saint Gervais), un quatrième (rue du Perche) dans la nuit de samedi à dimanche et un cinquième (rue Pastourelle), cette nuit...

Mais cette fois-ci l’incendie a été plus grave. Rez-de-chaussée et premier étage sont partis en fumée et la façade a été noircie jusqu’au toit quasiment. Pas de dégâts humains cette fois-ci. Mais la prochaine fois ?

La prochaine fois, pourrons nous compter sur un commissariat mieux fourni qui pourra enfin assumer toutes ses missions ? Aujourd’hui, le commissaire fait ce qu’il peut avec ce qu’il a et autant dire qu’il n’a plus grand-chose. 22 personnes en moins à son effectif. Le Maire du 3e a écrit au Ministre de l’Intérieur, aucune réponse pour l’instant. Et ce ne sont pas les caméras qui vont régler le problème : elles n’interviennent qu’a posteriori et ne servent que si une équipe a les moyens de mener une enquête. Ce qui est loin d’être le cas pour le moment.

Peut-être une police de proximité ou une autre forme de médiation qui pourrait assurer une présence humaine le soir, sans pour autant assurer les mêmes fonctions que la police nationale ? Je crois aujourd’hui que le sujet doit être posé sur la table.

Nos quartiers ont déjà du mal à aborder la question du traitement de la vie nocturne pour que l’on puisse se passer d’apporter très vite une réponse à ces problèmes de délinquance au risque de voir ces évènements se télescoper avec les Etats Généraux de la Nuit, voulus par Bertrand Delanoë. Le seul point de connexion entre les deux sujets pour moi est le fait qu’une rue « animée » est une rue qui n’incite pas à ce genre de délinquance. Je ne crois pas que le lien entre quartier festif et la délinquance soit véritable et systématique.

Les Etats Généraux de la Nuit, qui se tiendront sous la houlette de Mao Peninou, adjoint au Maire de Paris, les 12 et 13 novembre, devront permettre de définir une manière de conjuguer la nuit qui repose, la nuit qui travaille et la nuit qui amuse. Ils répondent à une situation de tension entre ces trois publics différents qui fort légitimement cherchent à faire valoir leur point de vue. Il n’est pas question d’attendre de ses Etats Généraux des réponses au dossier de la sécurité.

Sur cette « nouvelle conjugaison », je ne crois pas au processus d’interdiction mais beaucoup plus à une présence humaine qui pourrait d’une part calmer un certain nombre de braillards qui ne peuvent s’empêcher de boire un verre sans se gueuler dessus (permettez-moi cette expression tant cette attitude m’énerve au plus haut point) et d’autre part d’apporter une légitime réponse à celles et ceux qui ont besoin de la nuit pour dormir sans pour autant restreindre cette réponse à une réponse policière…

Sur les autres attitudes qui n’ont pas besoin de réflexion, de médiation, d’Etats Généraux ou autres, je veux parler des infractions pures et simples à la loi, on ne peut que se mettre d’accord sur le fait que cette loi doit-être appliquée, les mairies d’arrondissement devant aussi s’en saisir en sachant démêler les ronchons des vrais cas de désagrément (ce qui implique un modus operandi à trouver avec la police et les riverains). Ce que nous faisons régulièrement à la mairie du 3e en cherchant à apporter une réponse quand les riverains nous contactent. Mais reconnaissons-le, sur tout Paris, nous manquons d’une ligne directrice dans ce domaine. C’est pourquoi j’attends beaucoup de ses Etats Généraux.

Ne confondons pas deux dossiers qui ne doivent pas être traités de la même manière. Si d’un côté, nous avons une exigence politique de retour de l’Etat dans les missions qui sont les siennes pour la sécurité des uns des autres, nous devons d’un autre côté traiter la question de la nuit dans ce qu’elle a de multiples sans pour autant se laisser prendre dans une dynamique sécuritaire.

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Communiqué de presse de la Mairie du 3e

Deux nouveaux incendies criminels ce week-end dans le 3e :

Pierre Aidenbaum, Maire du 3e dénonce sévèrement ces actes répréhensibles
et présentera un voeu ce soir au Conseil d’arrondissement afin de demander au
Préfet de Police des moyens supplémentaires pour identifier au plus vite le ou les
auteurs de ces incendies et lutter plus efficacement contre la délinquance.

Plusieurs incendies criminels ont eu lieu ces derniers jours dans le 3e, visant à chaque fois des emplacements deux-roues.

Jeudi 30 septembre : des individus ont mis le feu à une quinzaine de scooters
dans deux rues du 3e, rue des Coutures Saint-Gervais, et rue Pastourelle,
provoquant d’importants dégâts sur les façades de plusieurs immeubles.

Ce week-end, dans la nuit du samedi au dimanche, un incendie a ravagé
plusieurs motos et scooters rue du Perche. La façade d’un immeuble au rez-dechaussée,
un magasin de chaussures, ainsi qu’une galerie d’art ont été
sévèrement endommagées.

Enfin dans la nuit du dimanche au lundi, huit scooters et un véhicule de tourisme
ont été la cible d’un incendie rue Portefoin, causant des sinistres importants sur la
façade de l’immeuble abritant la Bibliothèque municipale Marguerite Audoux.

Le Maire du 3e, qui s’est rendu sur les lieux du sinistre, dans la nuit du samedi au
dimanche, apporte tout son soutien aux riverains touchés directement par ces actes
criminels.

05 octobre 2010

A l'approche de l'hiver, la Mairie du 3e commence à se mobiliser pour les personnes sans domicile fixe


A l'approche des grands froids, la Mairie du 3e va recommencer de nouveau ses actions de solidarités vis à vis des personnes sans domicile fixe.

La coordination que nous avons mise en place sur tout Paris, arrondissement par arrondissement, commence à véritablement porter ses fruits. Nous aboutissons enfin sur une vision plus claire et précise du public à la rue dans notre arrondissement. Ce qui est capital afin d'être au mieux efficace. C'est en connaissant les spécificités de chacun que nous pourrons d'une part adapter nos structures d'hébergement et d'autre part mobiliser les bons acteurs pour tenter une sortie de rue. Nous avons eu hier soir une réunion de coordination pour commencer à nous préparer à venir en aide aux personnes sans domicile fixe à l'approche de l'hiver.

Dans notre arrondissement, les deux associations qui effectuent les maraudes sont Emmaüs et la Croix Rouge, elles sont coordonnées par la Mairie du 3e et l'association Aux Captifs, la Libération. La Croix Rouge regroupe des bénévoles et maraude donc en soirée, une fois par semaine, tous les jeudis de 20h à 23H. Emmaüs maraude de manière professionnelle et est donc dépendant des financements d'état pour pouvoir employer. Suite à une forte pression mise entre autre par la Mairie du 3e, Emmaüs s'est vu attribuer deux postes supplémentaires pour le centre de Paris ce qui leur permet maintenant d'assurer une présence de 1,5 jours par semaine dans l'arrondissement.

Le travail que cette coordination et le renforcement des moyens est considérable. Aujourd'hui, nous sommes en mesure d'identifier la totalement des présences de SDF dans l'arrondissement (entre 30 et 40), ceux d'entre eux qui sont sédentarisés (24), les zones de vie plus ou moins socialement lourdes,... avec une particularité qui ne se retrouve pas dans tous les arrondissements: un âge élevé de ces personnes. Les maraudeurs peuvent donc passer régulièrement aux bons endroits, suivre les évolutions, apporter écoute et parfois solution.

D'ici fin novembre, les maraudes d'Emmaus bénéficieront de l'intervention de ce qu'on appelle l'intersecteur (une sorte de coordination des services sociaux pour SDF) afin de déterminer les problématiques de chacun pour mieux essayer de les traiter: psy, toxico, dégradation physique avancée suite à une absence d'hygiène,... ou des fois, rien, si ce n'est une grande désocialisation.

Rappelons que les maraudes ne peuvent rien faire sans l'accord et la participation de la personne SDF. Et c'est tant mieux.

Au niveau de la Mairie du 3e, nous allons sans nulle doute réouvrir la salle Bretagne comme l'année dernière pour en faire un abri temporaire et relancer notre adresse mail de signalement sdf3@paris.fr. Nouveauté cette année: la Croix Rouge a travaillé à une carte de l'arrondissement avec les informations nécessaires à distribuer aux personnes sans abri. Nous allons retravailler cette carte avec Emmaüs puis voir comment la faire imprimer et plastifier.

Ce type de réunion et de coordination ont permis, un peu comme ce que j'avais mis en place sur la rue Pastourelle, de créer pour tout Paris un modus operandi pour procéder aux évictions de l'espace public: fixation d'un jour pour l'éviction avec le commissariat, passage plus régulier des maraudes sur le lieu en attendant le jour J afin d'avertir les personnes, présence des services de police, de nettoiement et des services sociaux le jour dit pour être à la disposition des personnes si celles-ci souhaitent un hébergement.

Je ne suis pas un grand fan de ce type d'éviction mais dès fois elles sont nécessaires car certaines personnes peuvent être violentes, privatiser l'espace public ou faire preuve d'un manque d'hygiène qui peut être alarmant pour eux comme pour la population. De plus, si on part du principe que la place d'un être humain n'est pas à la rue, procéder à une éviction d'un endroit souvent refuge peut inciter la personne à accepter des solutions d'hébergement.

Il faut mettre des guillements autour de ce mot "refuge". Car généralement ces refuges ne le sont en rien. Des arcades, des recoins de passage,... On imagine alors les SDF à l'abri du froid. Sauf qu'à chaque fois qu'un d'entre eux meurt, ce n'est pas au beau milieu de la rue, mais bien dans ces "refuges" car ces refuges restent aux prises des grands froids les plus intenses. Et que quand on est dans un refuge, on refuse de suivre les maraudes car on s'estime protégé. Surtout quand certaines personnes animées de bons sentiments viennent donner de quoi se sédentariser dans la rue. S'il n'est pas question d'emmener de force les sans abri dans des centres d'hébergement, il faut néanmoins savoir traiter les aspérités de la ville qui sont dès fois des pièges où la mort les attend.

Personne n'est au bout de son histoire.

01 octobre 2010

Pourquoi j’ai sifflé Benoist Apparu, secrétaire d’état au logement, lors du Congrès de l’Union Sociale pour l’Habitat…


Benoist Apparu essayant de poursuivre son discours... trente minutes prévues, une heure au total entrecoupée de huées, de sifflements,...

En tant qu’administrateur de Paris Habitat, j’ai assisté de mardi à jeudi au 71e congrès de l’Union Sociale pour l’Habitat qui s’est tenu à Strasbourg. Comme tous les ans, ce congrès réunit tous les acteurs du monde HLM. Et comme tous les ans, un discours du représentant du gouvernement vient clore ces trois jours de retrouvailles.

Et cette année, avec les associations de locataires et les représentants des bailleurs sociaux, j’ai sifflé Benoist Apparu, secrétaire d’état au logement. Pourquoi ? Réponse en 4 points :

Car le budget logement continue sa chute et avec lui l’aide à la pierre, indispensable pour construire de nouveaux logements. De 630 millions d’euros en 2010, il est prévu qu’il passe à 400 millions d’euros d’ici 2013.

Car le gouvernement vient d’annoncer une nouvelle taxe sur les bailleurs d’un milliard d’euros sur 3 ans. Les bailleurs sociaux vont donc devoir la répercuter sur les locataires qui ont déjà des budgets très contraints. L’Union Sociale pour l’Habitat estime à 60 000 logements le manque à gagner.

Car nous avons appris mardi matin par François Baroin, secrétaire d’état au budget, qu’il allait être mis fin à la rétroactivité des allocations logement. Aujourd’hui, elles sont versées avec un délai de trois mois mais avec récupération pour équilibrer le budget du bénéficiaire. Demain, ce sera fini. Deux résultats : les plus précaires seront en impayés de loyer dès leur entrée dans les lieux et seuls les candidats solvabilisés uniquement par leur revenus pourront accéder au logement social.

Car du fait de toutes ses attaques faites au logement social, les bailleurs sociaux n’auront plus les moyens d’entretenir leur parc et que la signature en cours des conventions d’utilité sociale (définition des gros travaux, investissements et équipement pour les locataires, en particulier en matière de développement durable donc d’économie directe pour les locataires) n’a plus aucun sens.

Comme l’a rappelé Jean-Yves Mano, adjoint au maire de Paris chargé du logement et président de Paris Habitat, c’est 100 ans d’histoire du logement social qui sont mis à mal. Le gouvernement acte ainsi sa vision : le logement social n’est plus une priorité, il est un bien comme un autre, soumis aux aléas du marché, avec son offre et sa demande.

Telles sont les raisons qui ont fait que je n’ai pas pu rester assis sur mon siège, de manière républicaine, et que j’ai sifflé Benoist Apparu.

Le site de l’Union Sociale pour l’Habitat