03 février 2011

OPAH Développement Durable "République": où en sommes nous?


Je vous l’annonçais dans un post précédent : le projet d’Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH), version développement durable, dans le quartier de la place de la République, avance à grand pas. Trois étapes devaient intervenir avant la mise en place définitive de ce dispositif : un diagnostic territorial autour de la place de la République, un diagnostic plus poussé sur 60 immeubles et enfin la définition d’outils de mobilisation et d’incitation. Les deux premières sont d’ores et déjà achevées.

C’est dans ce cadre, qu’hier soir, se tenait à la mairie du 3e, une réunion de rendu sur la seconde phase d’approfondissement. Sur la base des résultats obtenus lors du diagnostic territorial, cette évaluation approfondie réalisée en collaboration par les cabinets Urbanis et Inddigo, visait à apprécier la faisabilité et la pertinence d’une OPAH de ce type dans le périmètre concerné. La tenue de cette réunion paraissait indispensable six mois après avoir lancé le diagnostic territorial, dans la mesure où nous ne nous serions pas manifestés auprès des propriétaires sur l’état d’avancement de l’étude pré-opérationnelle, avant au moins six autres mois. Ce qui n’est pas intéressant si l’on souhaite commencer très en amont à mobiliser les personnes concernées.

L’objectif consistait ici, à dresser un état des lieux du potentiel d’amélioration thermique et environnementale du bâti, à travers notamment, l’exemple de l’immeuble situé au 41 rue Charlot.

La capacité d’amélioration énergétique de cet immeuble est alors apparue comme prédominante, via une isolation thermique de toutes les parois, une isolation des toitures et le remplacement des menuiseries, des vitrages et des systèmes de chauffages. Le gain moyen d’amélioration a été estimé à 59%, se rapprochant ainsi de l’objectif « facteur 4 » validé par le « Grenelle de l'environnement » en 2007. La consommation en énergie primaire passerait ainsi de 455 kWhep/m²/an** à 187 kWhep/m². Aujourd’hui, les objectifs du plan climat de la Ville de Paris sont de 50kWhep/m²/an pour les constructions neuves et de 80 pour les réhabilitations. Appréciez l’impact !

Le volet environnemental s’est révélé moins bien loti car l’immeuble est très contraint, mais il demeure tout de même intéressant, les possibilités de perfectionnement restant multiples, moyennant l’instauration du tri sélectif, une meilleure gestion de l’eau et une végétalisation accentuée de la petite cour intérieur. Ce gain devrait représenter un investissement d’environ 11 000€ pour l’immeuble, soit une quote part moyenne par lot de 574€, sachant que près de la moitié du budget serait consacré à l’implantation de végétaux. Les solutions envisageables pour remédier aux problèmes de stationnement des vélos et d’accessibilité des logements pour les personnes âgées ou handicapées, restent pour leur part, très peu nombreuses pour cet immeuble.

Si les propriétaires de ce bâtiment souhaitaient réaliser ces travaux, le coût global moyen estimé serait de 84 000€, le financement destiné à l’axe énergétique avoisinant, lui, les 70 000€.

Cet exemple n’est qu’un exemple valable pour un seul immeuble. Bien évidemment, les solutions et plans à mettre en place sur chaque immeuble sont différents.

Sur la zone République, le gain moyen a été évalué à 35% selon un scénario s’attelant uniquement à intervenir sur l’isolation intérieure ou extérieure des murs déperditifs, a 24% en considération d’une action exclusive sur le bâti (remplacement des vitrages, isolation des combles et des passages, mise en place d’une ventilation), à 36 % en y ajoutant les travaux sur les systèmes de chauffage et enfin, à 62% dans l’optique où l’ensemble des préconisations seraient suivies et adoptées.

Ce diagnostic plus technique a donc permis d’établir le bien-fondé et l’opportunité d’une telle OPAH vouée au développement durable autour de la place de la République. L’impact sur la facture, grâce aux économies d’énergies qu’engendrera à long terme le renforcement des isolations thermiques, mais surtout l’impact positif que cela aura sur le climat et la planète en général, me conforte dans l’idée qu’il faut persévérer dans la voie des quartiers dits durables et surtout essayer d’en développer un dans le bâti ancien, ce qui serait aujourd’hui une grande première. La mairie du troisième arrondissement ferait figure d’exemple et de précurseur dans ce domaine.

Nous sommes maintenant dans l’attente d’ici un mois de la troisième phase de l’étude, qui a pour ambition d’élaborer les outils nécessaires à l’accompagnement des propriétaires, dans cette démarche de rénovation qualitative de développement durable. Deux pistes sont à étudier : les aides financières possibles et les aides aux projets. Bien sûr, une nouvelle réunion sera organisée pour présenter tout cela…

* kWhep/m²/an: consommation énergétique annuelle

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je suis toujours stupéfait de la capacité des municipalités à jeter par les fenêtres l'argent des contribuables pour financer des pré-études, études et autres rapports dont on attend toujours les effets concrets dans la plupart des cas...

A quand une étude sur le manque d'entretien des ascenseurs dans les HLM ou l'impact des troubles de voisinage sur la société?