31 août 2012

Attaquée?

Un peu l'impression en ce moment que la Gauche de gouvernement, la gauche responsable, celle élue pour faire changer concrètement les choses, est attaquée en ce moment...

...Attaquée par son intérieur avec un ministre du redressement productif, qui s'agite beaucoup mais qui réforme peu, et un ministre de l'intérieur, qui, au motif de l'ordre public oublie un peu quelques considérations humaines (et ce n'est pas quelques chambres d'hôtels réservées qui vont me calmer...)

...Attaquée par ses supporters qui ont beaucoup à dire sur plein de choses mais surtout pas sur leurs paroles et leurs pratiques du pouvoir. Sont visés ici nos parlementaires cumulards estampillés PS.

...Attaquée par sa radicalité qui semble oublier que l'Europe est aujourd'hui de Droite et que les rapports de force se changent au moment des élections et non pas en faisant croire que le président français peut tout faire tout seul.

...Attaquée par la Droite qui oublie bien vite son bilan pour rappeler l'agitativite aigüe de notre ancien président et l'opposer à la sérénité et la hauteur de vue de notre président actuel.

La tâche est rude et il faut sans doute imaginer Sisyphe heureux. Mais un peu d'honnêteté ne ferait de mal à personne dans cette histoire...

20 août 2012

Roms: être ministre ou leader politique



Martine Aubry a raison de demander des terrains pour les Roms, tout comme Manuel Valls a eu raison de faire évacuer/expulser les campements illégaux ou dangereux.

Chacun est dans son rôle. Manuel Valls, ministre, doit faire appliquer des décisions de justice (expulsion suite à un jugement) ou de maintien de l’ordre public (évacuation pour raisons de sécurité). 

Mais Martine Aubry, leader du PS, est là pour rappeler deux choses.

Tout d’abord, qu’il y a eu un engagement pris par François Hollande : celui de ne pas expulser sans reloger. D’où le fait qu’elle ait raison de réclamer des terrains pour les Roms, tout comme j’espère qu’elle ne laissera pas passer des ventes de terrains ou immeubles de l’état, alors que le programme de François Hollande les dédie à la production de logements sociaux.

Enfin, que nous sommes de gauche : ce qui implique d’être le gardien du vivre ensemble. Pour cela, il est utile souvent de lutter contre des préjugés qui emportent l’adhésion populaire. Et les Roms en sont les premières victimes : soupçons de nomadisme (erreur historique), de délinquance (depuis le délit de mendicité), de communautarisme (erreur d’observation sociologique),…  Le problème des Roms est avant tout d’être rom dans le regard des autres alors que nombre d’entre eux vivent totalement intégrés dans notre société et que les autres ne font que subir des lois discriminatoires dans leur pays ou sont sous le joug de réseaux mafieux.

La conjonction de ces objectifs portée par deux personnes du même camp politique permet d’aller au-delà et de trouver des solutions. Chacun le dit : la clé de l’insertion est l’emploi. Or, les Roms en sont pour l’heure exclus. Donc il faut remédier à cela, tel est le but de la réunion interministérielle prévue à Matignon. Pourquoi ce qui marche pour l’un ne marcherait-il pas pour les Roms ?

Et comme toujours, une autre solution à ce dossier est dans l’Europe puisqu’il faut aussi faire pression sur les pays d’origine pour qu’ils ne subissent plus de discriminations et que les Roms trouvent enfin en Europe la place qui a toujours été la leur.